Les islamistes de la secte nigériane Boko Haram, dont l'insurrection en 2009 avait fait des centaines de morts, étaient soupçonnés mardi d'avoir attaqué un commissariat de police dans le nord et blessé deux officiers tandis que deux autres étaient portés disparus.
Le poste de police de Gamboru, dans la ville de Maiduguri, a été pris d'assaut lundi soir par des hommes armés qui ont fait usage de grenades artisanales, a indiqué à l'AFP une source policière sous couvert d'anonymat.
"Le mode opératoire ressemble à celui de Boko Haram", un mouvement se réclamant des talibans d'Afghanistan et dont le soulèvement en juillet 2009, dans plusieurs villes du nord du Nigeria dont Maiduguri, avait fait plus de 800 morts en quelques jours.
Le commissariat de Gamboru avait alors été partiellement détruit et la police opérait depuis dans la partie qui n'avait pas été touchée.Il a été entièrement ravagé par le feu dans l'attaque de lundi.
Selon une riveraine interrogée par l'AFP, les assaillants étaient plus puissants que les policiers.
"Deux policiers ont été blessés dans les échanges de tirs et sont à l'hôpital.Deux autres sont toujours portés disparus", a indiqué la source policière, estimant qu'il était trop tôt pour indiquer s'ils ont été enlevés, tués ou bien s'ils se sont enfuis.
Interrogé par l'AFP pour savoir si Boko Haram était lié à cet assaut, le porte-parole national de la police au Nigeria, Emmanuel Ojukwu a répondu: "c'est ce que nous soupçonnons mais nous ne nous limitons pas à eux".
La secte Boko Haram, dont le soulèvement l'an dernier avait été très violemment réprimé par les forces de l'ordre, refait actuellement régulièrement parler d'elle.
Une série d'assassinats de policiers notamment, commis par des hommes circulant à moto, à Maiduguri et dans d'autres villes du nord, lui ont été attribués par la police ces derniers mois.
Et en septembre, des membres présumés de la secte ont attaqué une prison dans l'Etat de Bauchi (nord), libérant plus de 700 détenus.Une centaine seraient des fidèles de Boko Haram capturés suite à sa spectaculaire insurrection de 2009.
Le mouvement, dont le nom signifie en langue haoussa "l'éducation occidentale est un pêché" et qui affirme vouloir instaurer un état islamiste "pur", avait attaqué de façon coordonnée plusieurs postes de police dans quatre Etats du nord du pays.
Les affrontements avec les forces de l'ordre avaient été particulièrement intenses à Maiduguri.Le QG de la secte avait été entièrement démoli à coup d'obus de mortier et son dirigeant Mohammed Yusuf avait été tué peu après avoir été capturé vivant par les forces de l'ordre, accusées de l'avoir exécuté.
Boko Haram serait désormais dirigé par l'ex-numéro deux, Abubakar Shekau, dont des prêches virulents ont été diffusés sur des forums djihadistes sur internet.Le nombre de ses fidèles n'est pas connu.
La semaine dernière, l'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI), a estimé que la secte se rapprochait actuellement d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"En dépit des répressions, le groupe a toujours des capacités opérationnelles importantes", a mis en garde dans un rapport l'organisation basée à Washington qui surveille notamment les menaces terroristes à travers le monde.
Le nord du Nigeria est majoritairement musulman tandis que le sud du pays le plus peuplé d'Afrique, avec 150 millions d'habitants, est à dominante chrétienne.
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