Huit personnes ont péri mardi dans un attentat-suicide devant un marché au bétail de l'Etat d'Adamawa, dans le nord-est du Nigeria qui connaît une recrudescence d'actions isolées des islamistes de Boko Haram, pourtant affaiblis par une importante opération des armées régionales.
A Garkida, dans l'Etat d'Adamawa, l'explosion est survenue vers 13H15 (12H15 GMT), ont déclaré à l'AFP Jerry Kundusi, un représentant de l'Assemblée de cet Etat, et Abdullah Musa, un habitant de ce village.
"Neuf personnes sont mortes (dont le kamikaze) durant cette attaque et 14 autres ont été transportées à l'hôpital", a précisé M. Kundusi, selon lequel "de toute évidence", les auteurs de l'attaque sont "des insurgés de Boko Haram".
Garkida se trouve à quelque 165 km au nord de Yola, la capitale de l'Etat d'Adamawa, près de la frontière de l'Etat voisin de Borno, fief historique du groupe islamiste armé.
Après avoir entendu "une énorme explosion", Abdullah Musa, un habitant de Garkida, dit s'être rendu sur les lieux.
"J'ai alors réalisé qu'il y avait eu une attaque juste devant le marché au bétail.Il y avait de nombreux blessés et au moins neuf morts, dont le kamikaze", a-t-il indiqué.
L'insurrection islamiste et sa répression par les forces de l'ordre ont fait plus de 15.000 morts au Nigeria, dont une très grande partie dans le Nord-Est, depuis 2009.
Une opération conjointe de l'armée nigériane et des armées du Tchad, du Cameroun et du Niger voisins, lancée en février, a permis de reconquérir des pans entiers de territoire tombés aux mains de Boko Haram dans les mois précédents.
Mais, selon les experts, les attentats contre des marchés ou des gares routières bondés, qui nécessitent peu de moyens logistiques, pourraient s'intensifier au moment où le groupe est affaibli matériellement et humainement.
Samedi dernier, une adolescente kamikaze s'était fait exploser dans une gare routière de Damaturu, dans l'Etat de Yobe (également dans le nord-est), tuant au moins sept personnes.
Boko Haram, qui a enlevé de nombreuses femmes et des enfants, a souvent recours à de très jeunes femmes pour mener des attentats-suicides.
- Trois morts, sept femmes kidnappées -
Samedi également, des dizaines d'islamistes ont tué trois personnes et kidnappé sept femmes dans un village du district de Madagali, dans l'Etat de l'Adamawa, une zone pourtant considérée comme sécurisée par le ministère de la Défense depuis qu'elle a été reprise à Boko Haram par l'armée en mars.
Les communications étant difficiles avec cette région reculée, les informations sur l'attaque de Madagali ont mis plusieurs jours à émerger.
"Les insurgés ont attaqué le village (de Sabon Gari Hyembula) vers 22h30 (21h30GMT) et ils ont tué trois personnes et kidnappé sept femmes", a déclaré mardi à l'AFP Maina Ularamu, le chef de Madagali.
Des réserves de nourriture ont été pillées et 13 personnes ont également été blessées, a-t-il ajouté.
Le district de Madagali avait été pris par Boko Haram en août 2014, poussant des milliers d'habitants à la fuite.
Après la libération de la ville par l'armée il y a deux mois, les déplacés ont commencé à rentrer chez eux.Mais selon M. Ularamu, ceux qui étaient revenus ont fui à nouveau à cause des récentes violences.
Le groupe islamiste a également tenté d'attaquer Maiduguri, la capitale de l'Etat voisin de Borno, en début de semaine dernière, mais a pu être repoussé par l'armée nigériane au terme de combats.
Lors d'une visite à Abuja la semaine dernière, le président tchadien Idriss Deby a estimé que "Boko Haram (avait) été cassé mais n'(était) pas terminé", et a appelé à une meilleure coordination, sur le terrain, entre l'armée nigériane et les alliés voisins.
Le nouveau président Muhammadu Buhari, qui doit être investi la semaine prochaine, a fait de la lutte contre Boko Haram une des priorités de son mandat.
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