Le président Goodluck Jonathan a déclaré dimanche que son gouvernement espérait l'aide du président Barack Obama pour aider son pays à résoudre ses graves problèmes de sécurité, au moment où une campagne pour libérer les étudiantes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram commence dans le monde.
Le Nigeria, pays africain le plus peuplé en butte à de graves problèmes sécuritaires depuis des mois, et où 223 étudiantes ont été enlevées par le groupe islamiste Boko Haram, a aussi approché d'autres pays comme la France, le Royaume-Uni et la Chine, a-t-il précisé samedi soir au cours d'un entretien radio-télévisé depuis la capitale fédérale Abuja.Il a aussi demandé la coopération des pays voisins( Cameroun, Tchad, Niger et Bénin).
"Nous parlons à des pays dont nous espérons une aide (...) Les Etats-Unis sont numéro un.J'ai déjà parlé deux fois avec le président Obama", pour qu'il aide le Nigeria à résoudre ses problèmes sécuritaires, a-t-il poursuivi, sans préciser quand ces entretiens ont eu lieu.
Goodluck Jonathan a donné dimanche l'ordre de "tout faire" pour garantir la libération des lycéennes enlevées le 14 avril par les islamistes de Boko Haram.Il a aussi promis que son gouvernement les libérera "sûrement".
"Nous promettons que les jeunes filles, où qu'elles se trouvent, seront sûrement libérées", déclaré M. Jonathan au cours de l'émission radio-télévisée."C'est un moment d'épreuve pour notre pays (...), c'est douloureux", a-t-il ajouté, demandant la coopération des parents, des forces de sécurité et des communautés locales.
Des manifestations se sont déroulées au Nigeria et dans plusieurs pays, notamment à New York où des dizaines de Nigérians ont demandé que des actions plus conséquentes soient entreprises.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait promis samedi que les Etats-Unis feraient "tout ce qui est possible" pour aider le Nigeria dans cette affaire.
La dernière intervention est venue de la Fondation Malala, une organisation présidée par la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, qui milite en faveur de l'éducation des filles.
"Malala est solidaire des Nigérians et des gens dans le monde qui appellent à l'action pour #Rameneznosfilles (#BringBackOurGirls).
Le président nigérian a réuni dimanche les chefs des services de sécurité et militaire, des hauts responsables gouvernementaux, le gouverneur et des représentants de l'Etat de Borno (nord-est), le chef de la police de cet Etat et le responsable des enseignants de l'école de Chibok (nord-est) où les jeunes filles ont été enlevées.
Il s'agissait de la première rencontre entre le chef de l'Etat nigérian et les responsables nigérians directement concernés.
Les parents des 223 lycéennes nigérianes enlevées le 14 avril et toujours retenues par les islamistes armés du groupe Boko Haram ont demandé aux autorités samedi à Lagos de faire appel à l'aide internationale pour obtenir leur libération.
Le gouvernement nigérian a annoncé la mise en place d'un comité, présidé par un haut général de l'armée, pour le conseiller sur les méthodes à employer pour libérer les lycéennes, âgées de 16 à 18 ans.
-"Ils criaient, ils étaient grossiers"-
Par ailleurs, un journal nigérian a publié dimanche l'interview de deux jeunes filles ayant réussi à s'enfuir.
"Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu'ils étaient des soldats", a rapporté l'une des deux lycéennes, Thabita Walse, au Sunday Punch.
"Ils portaient des uniformes militaires, a-t-elle affirmé.Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand chose".
"Ils criaient, ils étaient grossiers, a ajouté sa camarade Amina Sawok, c'est pourquoi nous avons compris que c'était des insurgés"."Puis, ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école".
Les deux écolières racontent comment elles ont eu le courage de sauter du camion qui les emportait.
"Notre véhicule a eu un problème et ils ont dû s'arrêter.J'en ai profité avec quelques autres filles pour courir et nous cacher sous des buissons", a raconté Thabita Walse.
"Je vais bien et je suis très solide physiquement, a déclaré Thabita Walse, mon seul problème est que des amies à moi restent aux mains des terroristes".
Boko Haram, qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du pays le plus peuplé d'Afrique, a déjà pris pour cible des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l'Etat et des forces de l'ordre depuis 2009.
Mais cet enlèvement de masse, visant particulièrement des filles, n'a pas de précédent.Il constitue l'attaque la plus choquante depuis l'existence de ce mouvement qui a déjà fait 1.500 morts depuis le début de l'année.
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