Le président nigérian Goodluck Jonathan a promis de renforcer la sécurité dans le Nord du Nigéria lors d'une visite dans cette région frappée par une série d'attaques spectaculaires revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram et qui ont fait plus de 160 morts.
"Nous allons renforcer la sécurité à Kano et dans d'autres parties du pays", a-t-il déclaré dimanche à Kano (Nord), la deuxième ville du pays, secouée vendredi par une série d'attentats à la bombe et de fusillades.Il a précisé que plusieurs suspects avaient été arrêtés.
Environ 200 religieux musulmans et responsables politiques se sont rassemblés lundi dans une mosquée du palace de l'émir de la ville pour des prières spéciales.
"Je vais prier Dieu pour que nous ne revivions jamais la catastrophe qui a abouti aux morts et aux blessés dans notre ville", a déclaré le gouverneur de l'Etat de Kano, Rabiu Musa Kwankwaso.
De son côté, le principal chef traditionnel musulman de la ville, l'émir Ado Bayero, a lancé aux religieux: "Je vous enjoins de continuer à prier pour la paix et la stabilité dans notre ville.Je vous appelle à utiliser toutes les enceintes religieuses pour prier en faveur de la paix dans notre pays".
"Sans paix, la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue et la religion elle-même ne peut pas être pratiquée", a-t-il ajouté.
Un porte-parole de Boko Haram a revendiqué les attaques de Kano auprès d'un journal local, expliquant que le groupe avait agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres emprisonnés.
Plusieurs personnes détenues au commissariat de police de Kano auraient été libérées lors des attaques de vendredi qui ont ciblé essentiellement des locaux de la police et des bureaux de l'immigration.
Le président Jonathan, qui a rendu visite à l'émir et s'est rendu sur les sites des explosions, a promis que les personnes soutenant Boko Haram seraient démasquées et traduites en justice.
"Ceux qui les encouragent, ceux qui les aident, devront rendre des comptes", a-t-il dit.
Le président Jonathan est confronté à la pire crise qu'il ait connue depuis son accession au pouvoir il y a neuf mois, les violences faisant craindre jusqu'à une guerre civile dans le pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique.
Le Nigeria est divisé entre un Nord essentiellement musulman et un Sud à majorité chrétienne.
Le président a déclaré que des membres de Boko Haram avaient infiltré les instances de gouvernement du Nigéria, des agences de sécurité (police et armée) jusqu'au parlement et à l'exécutif.
Il avait décrété le 31 décembre l'état d'urgence dans la plus grande partie du Nord du pays mais la ville de Kano n'avait pas été incluse dans cette mesure.
Selon une organisation de secours, le bilan global des attaques de vendredi est d'au moins 166 morts.Les autorités se contentent du dire que le nombre de morts dépasse la centaine.Selon un médecin de l'un des principaux hôpitaux de la ville, le bilan pourrait atteindre les 250 morts.
Le dignitaire suprême des musulmans, le Sultan de Sokoto Sa'ad Abubakar, a condamné les attentats.Les violences à Kano "sont peut-être les pires en termes de pertes de vie et de biens", a-t-il déclaré dans un communiqué."Il est évident que le Nigeria traverse une période d'insécurité générale d'une importance énorme", a-t-il ajouté.
La plupart des attaques récentes ont eu lieu dans le Nord-Est du pays, en dépit de l'état d'urgence.
Boko Haram avait revendiqué la responsabilité d'une attaque contre une église catholique proche de la capitale fédérale Abuja le jour de Noël, qui avait causé la mort de 44 fidèles.
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