Les inculpés, qui ont plaidé non coupable, avaient été arrêtés dans un hôtel de Lagos lors d'un raid de la police en août 2018. Ils sont accusés d'avoir participé à une "soirée d'initiation gay", notamment "d'avoir commis des actes homosexuels et d'avoir encouragé des hommes à se rencontrer pour perpétrer des faits contre nature".La police nationale, partie civile dans cette affaire, a échoué à plusieurs reprises à produire les témoins qui devaient appuyer sa réquisition devant la Haute cour fédérale de Lagos.C'est la 20e fois que les inculpés étaient amenés à comparaître devant la justice depuis un an et demi, ont-ils affirmés. Mercredi encore, le témoin censé se présenter se trouvait à l'étranger, selon l'accusation. Manifestement exaspéré, le juge a ajourné l'audience au 3 mars, prévenant que la partie civile échouait à nouveau à étayer ses accusations, les poursuites seraient abandonnées. "Vous traitez cette affaire avec beaucoup de médiocrité et j'en ai assez", a déclaré le magistrat Rilwan Aikawa. "La façon dont vous traitez cette affaire est comme une blague". "Je vais vous donner une dernière chance et je vais ajourner cette affaire. Si vous ne présentez pas de témoin la prochaine fois, je rayerai l'affaire du rôle", a-t-il ajouté.Le principal avocat de la défense, Israel Obi, s'est dit "inquiet" que faute d'éléments ou de témoins sérieux à présenter lors de la prochaine audience, l'accusation ne cherche désormais à "fabriquer" de faux éléments à charge.La défense a toujours affirmé que ses clients participaient à une soirée d'anniversaire où étaient également présentes des femmes, lors de leur arrestation, et qu'ils ne faisaient rien d'illégal.Le Parlement nigérian avait voté en 2014 une loi interdisant le mariage homosexuel, mais aussi la "cohabitation entre même sexe", et condamnant de 10 à 14 ans de prison toute démonstration publique de "relations amoureuses entre personnes de même sexe". Dans certains Etats majoritairement musulmans du nord du pays où la charia est pratiquée en parallèle du système de justice fédéral et local, l'homosexualité est même passible de la peine de mort.
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