Les 19 otages nigérians et étrangers dont deux Français, enlevés sur des installations pétrolières du sud du Nigeria puis libérés par l'armée mercredi, ont affirmé jeudi avoir vécu une épreuve "traumatisante", l'armée affirmant qu'aucune rançon n'avait été versée.
Les ex-otages, libérés alors qu'ils se trouvaient dans le camp d'un groupe rebelle dans le delta du Niger, principale région productrice de pétrole du Nigeria, ont été présentés jeudi matin à la presse à Port Harcourt par l'armée.Ils avaient l'air en bonne santé, certains portant encore leurs vêtements de travail.
Les 19 otages sont 2 Français, 2 Américains, 2 Indonésiens, des Nigérians et un Canadien.
"C'était une expérience traumatisante et je ne souhaite à personne de vivre une telle situation", a témoigné le Canadien Robert Croke.Blessé au pied par une balle qui a ricoché, il a expliqué que les captifs devaient récupérer l'eau de pluie pour boire et se laver.
"Nous avions été installés sous des tentes avec des matelas mais rien d'autre.Nous devions mendier de l'eau presque chaque jour", a-t-il ajouté.
La nourriture était comptée, principalement des pâtes, mais les otages n'ont pas été violentés, a-t-il dit.
L'Américain James Robertson a déclaré qu'il "s'était senti comme en prison"."Je n'imaginais pas que l'on puisse endurer une telle situation", a-t-il ajouté, l'air fatigué mais soulagé.
"C'est comme d'être en prison.Vous avez un peu de liberté mais vous avez intérêt à faire attention à ce que vous dites ou faites".
Un autre otage, le Français Gilles Mignon s'est contenté de déclarer: "C'est super d'être libre.C'est tout ce que je peux dire".
Ces trois otages avaient été enlevés le 8 novembre.
Aucune rançon n'a été versée pour la libération des 19 hommes, a déclaré devant la presse le général Charles Omoregie."Pas un sou n'a été payé pour la libération de ces personnes.Il s'agissait d'une attaque soutenue (de l'armée).Nous ne négocions pas", a-t-il affirmé, au cours d'une conférence de presse.
"Ces hommes ont été retrouvés dans le camp d'Obese dans l'Etat de Rivers", a-t-il précisé.
Huit d'entre eux avaient été capturés au cours d'une attaque cette semaine contre une installation d'ExxonMobil, sept autres la semaine dernière contre un bateau et une plateforme d'Afren et les quatre restants seraient des employés de Julius Berger, capturés au cours d'une attaque distincte.
Le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a "remercié vivement" jeudi les autorités et l'armée nigérianes, après la libération des deux otages français.
Le principal groupe armé du sud pétrolifère, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) avait revendiqué l'enlèvement de 14 de ces 19 otages.
Le Mend qui affirme lutter depuis 2006 pour une meilleure répartition des revenus pétroliers, notamment dans la région du Delta dont la population vit dans la pauvreté, a mené des dizaines d'attaques dans cette région au cours des dernières années.
Il se présente comme le champion de la cause ijaw, une ethnie de 14 millions de personnes dans le pays le plus peuplé d'Afrique.Ses effectifs et son mode de financement ne sont pas connus.
L'armée nigériane avait lancé samedi une mise en garde sévère aux groupes armés opérant dans la région pétrolifère du delta du Niger, déclarant qu'elle ne tolérerait plus leurs actes criminels, dont les enlèvements.
Les militaires ont affirmé avoir localisé et détruit des dizaines de camps de militants au cours des dernières semaines.
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