Dès 2019, les autorités militaires et officielles ont durci les règles, déjà très strictes, pour encadrer les ONG opérant dans la région, et il est de plus en plus difficile pour le personnel de se déplacer dans la zone et d'acheminer l'aide humanitaire."Des restrictions de déplacement aggravent les souffrances des personnes vulnérables qui dépendent de l'aide pour leur survie", a déclaré Anietie Ewang, chercheuse nigériane à Human Rights Watch, dans un rapport publié mercredi, affirmant que les ONG étaient "incapables de répondre efficacement aux besoins".Human Rights Watch, organe international de surveillance des droits de l'Homme, critique les "longs processus" nécessaires pour obtenir des autorisations de transport du personnel d'une ville à l'autre, l'obligation d'être encadré par des escortes militaires, mais aussi les quotas d'approvisionnement en carburant."Les travailleurs humanitaires se plaignent de contrôles incessants des forces armées nigérianes sur leurs activités qui les empêchent d'atteindre des millions de personnes extrêmement vulnérables", a souligné Anietie Ewang, qui souligne également que les escortes militaires sont contraires aux principes de neutralité des ONG dans les zones de conflits.Les Nations Unies estiment qu'environ 1,2 million de personnes au Nigeria n'ont pas accès à l'aide humanitaire et vivent dans des zones fermées par l'armée ou sous contrôle des groupes jihadistes. C'est 30% de plus qu'en 2018, selon l'ONU. Le Nigeria compte 191 millions d'habitants.Les travailleurs humanitaires sont également victimes de l'insécurité, et sont régulièrement la cible du Groupe de l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), qui a tué 12 employés humanitaires nigérians en 2019. Les relations entre l'armée nigériane et les organisations internationales ont toujours été compliquées, et les autorités y voient une ingérence dans les affaires de l'Etat.Elles leur reprochent régulièrement de saper les efforts de guerre, en approvisionnement directement ou indirectement les groupes insurrectionnels.L'année dernière, l'armée a fermé les bureaux régionaux d'Action contre la faim et de Mercy Corps pendant deux mois en raison d'allégations de collaboration avec des insurgés.Le conflit entre les forces armées nigérianes et Boko Haram a fait quelque 35.000 morts depuis 2009 et près de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers, selon l'ONU, qui estime que 7 millions de personnes dépendent de l'aide extérieure dans la région.
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