Les principaux syndicats nigérians ont menacé mercredi de lancer une grève générale et des grandes manifestations à compter du 9 janvier si le gouvernement ne fait pas machine arrière sur la suppression de subventions ayant provoqué le doublement du prix du carburant.
"Après de longues délibérations avec toutes les composantes de la population, les confédérations NLC et TUC ainsi que leurs alliés demandent que la présidence fasse redescendre le prix du carburant à 65 nairas (0,30 euro)", a indiqué une déclaration signée par les chefs des deux confédérations.
"Si le gouvernement ne le faisait pas, il serait responsable de grèves générales illimitées, de rassemblements de masse et de protestations de rues qui se tiendraient dans tout le pays à partir du 9 janvier", selon les syndicats.
Des centaines de personnes ont déjà manifesté mercredi à Kano, principale ville du nord du Nigeria, contre la hausse des prix du carburant, fermant de force des stations-services et menaçant d'incendier le siège local d'un journal, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les manifestants se sont d'abord dirigés vers le siège du gouvernorat, où ils ont été bloqués par des dizaines de policiers et soldats déployés derrière leurs véhicules anti-émeute.
Ils se sont ensuite rendus sur la principale place de la ville, qu'ils ont rebaptisée pour l'occasion "Place de la libération".
Les magasins aux alentours ont immédiatement baissé leur rideau par peur de possibles violences, et quatre stations-services voisines ont été fermées de force par les protestataires.
Une foule hostile s'est également regroupée devant les locaux du Daily Trust, où elle a été stoppée par un cordon de policiers.
"Ils (les manifestants) sont venus ici par centaines avec l'intention d'incendier nos bureaux, l'intervention des policiers a permis de sauver la situation", a déclaré Awwan Umar, chef du bureau du Daily Trust de Kano.
La suppression des subventions des prix du carburant est très impopulaire au Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique et pays le plus peuplé du continent avec 160 millions d'habitants dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.
Cette mesure, annoncée par surprise par le gouvernement le 1er janvier, a eu pour conséquence une hausse en flèche des prix à la pompe.Le litre d'essence est ainsi passé dès lundi de 65 nairas à au moins 140 naira (0,66 euro).
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