Une bombe visant une patrouille militaire a explosé, sans faire de blessé, lundi à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, selon l'armée, qui privilégiait la piste islamiste, au lendemain d'une série d'attaques ayant fait au moins 10 morts dans le nord du pays.
Ces nouvelles violences interviennent juste après l'investiture dimanche du président Jonathan Goodluck, qui a promis d'unifier le pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à de violents antagonismes entre le Nord majoritairement musulman et le Sud en majorité chrétien.
"Une bombe a explosé ce (lundi) matin vers 07H30, visant une de nos patrouilles dans la ville" de Maiduguri, a déclaré le porte-parole Abubakar Abdullahi.
"Un de nos fourgons a été en grande partie endommagé mais aucun de nos hommes n'a été blessé.Nous avons arrêté trois suspects en lien avec cette attaque", a-t-il ajouté.Selon lui, "le principal suspect est Boko Haram", une secte islamiste.
Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, dans l'extrême nord-est, est l'épicentre d'attaques régulières imputées à ce groupe.Boko Haram est tenue responsable par les autorités de nombreux assassinats, de policiers et d'hommes politiques notamment.
La ville est quadrillée par les forces de l'ordre depuis une insurrection de Boko Haram en 2009, violemment réprimée.Plus de 800 personnes avaient été tuées en quelques jours.
L'attentat de lundi survient après une série d'attentats à la bombe dans la ville de Bauchi (nord) ayant fait au moins 10 morts.
Mais le bilan pourrait être plus lourd, un militaire ayant participé aux secours évoquant lundi au moins 20 morts.
"Selon mon estimation, car j'étais impliqué dans les opérations de secours, le nombre de personnes tuées ne peut pas être inférieur à 20. Des dizaines d'autres ont été blessées dans les explosions qui ont eu lieu à cinq secondes d'intervalle", a indiqué à l'AFP l'officier sous couvert de l'anonymat.
Les explosions ont eu lieu dans un grand marché, où se trouvaient environ 2.000 personnes, à l'intérieur d'une base militaire.Au Nigeria, des bars à bière et des restaurants sont installés dans ce genre de marchés, installés dans l'enceinte des casernes et ouverts aux civils.
Le marché visé par l'attentat est particulièrement populaire, l'Etat de Bauchi étant un des 12 du nord du pays, où la charia (loi islamique) est appliquée.La charia interdit l'alcool mais, dans les faits, il est toujours possible de boire de l'alcool dans des bars de la région.
Selon le responsable de la police de l'Etat de Bauchi, Abdulkadir Indabawa, les engins explosifs ont été "fabriqués localement".Le chef de la base militaire, le général de brigade Agbo Robinson, a précisé que les trois bombes avaient explosé "exactement à 20H00, lorsque les gens se relaxaient".
"Toutes les victimes sont des civils", a-t-il relevé.
Une explosion s'était également produite dimanche dans un débit de bière des environs de la capitale, Abuja, faisant des blessés légers.
"La transformation commence aujourd'hui", avait déclaré à Abuja le nouveau président dans son discours d'investiture devant deux douzaines de chefs d'Etat africains.
"Nous ne laisserons personne exploiter les différences religieuses ou linguistiques pour nous dresser les uns contre les autres", a-t-il poursuivi.
Son élection, le 16 avril, avait été contestée dans le nord du pays.Elle avait été suivie de trois jours d'émeutes qui avaient fait quelque 800 morts, selon une organisation de défense des droits de l'Homme.
M. Jonathan, un chrétien sudiste de 53 ans, avait facilement battu un ex-dirigeant militaire du nord essentiellement musulman, Muhammadu Buhari, lors d'un scrutin considéré comme l'un des plus équitables des deux dernières décennies.
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