"Parce que cela n'a pas eu lieu depuis 10 ans, l'enthousiasme était encore plus au rendez-vous et les gens ont travaillé très dur avec le gouvernement pour nous offrir (...) des journées passionnantes", a déclaré samedi à l'AFP le ministre de la Culture Lai Muhammed, qui avait fait le déplacement depuis la capitale Abuja."L'ensemble de l'émirat d'Argungu s'est approprié ce festival et c'est pourquoi tout le monde est hospitalier, tout le monde est de bonne humeur", a ajouté le ministre.Le festival, qui dure quatre jours, a été créé en 1934 pour symboliser la paix retrouvée entre les communautés d'Argungu dans l'ancien royaume de Kebbi (nord-ouest) et le califat voisin de Sokoto, qui se sont longtemps affrontés par des guerres et des razzias.Mais les autorités avaient décidé de suspendre cet évènement très populaire en 2010, à cause de l'insécurité dans le nord et notamment de l'insurrection jihadiste de Boko Haram, alors à ses débuts, qui a fait depuis quelque 35.000 morts et près de deux millions de déplacés.Cette année, beaucoup de responsables politiques de premier plan ont fait le déplacement pour célébrer la reprise du festival - y compris le président Muhammadu Buhari jeudi lors de son ouverture - où régnait un enthousiasme et une ferveur particulière."Nous sommes très excités et tellement heureux (...) que le festival de pêche d'Argungu revienne", a affirmé à l'AFP un commerçant Aliu Aliko, venu assister à l'évènement au milieu d'une foule compacte malgré la chaleur étouffante.Le point d'orgue du festival est un concours de pêche traditionnelle dans les eaux boueuses de la rivière Sokoto, dont les plus belles prises sont ensuite fièrement exposées aux visiteurs."Nous profitons de ce festival d'Argungu ici (...). Beaucoup d'entre nous sont venus ici et nous nous amusons", a raconté Mansuru Abubakar, un pêcheur.Au signal, une fumée noire qui s'échappe dans le ciel, ils sont des milliers, à moitié nus, à s'élancer depuis les rives en faisant tournoyer filets et calebasses au-dessus de leurs têtes.Les eaux s'agitent, envahies par les hommes qui plongent, éclaboussent, agitent les bras dans l'eau à la recherche du plus gros poisson.Certains, dont émerge le torse courbé sur les eaux, tentent d'attraper des poissons à mains nues, tandis qu'une pirogue remplie de joueurs de tambour de cérémonie se fraye un chemin.Outre le concours de pêche, les habitants, pêcheurs et paysans, se mesurent dans d'autres compétitions: attraper des canards, égorger des chèvres, course de pirogues.Le Nigeria, où seulement deux cas de coronavirus ont été recensés, n'a pas pris de mesures particulières pour limiter les rassemblements en public.
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