Le Mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob), mouvement séparatiste interdit, a organisé deux jours de célébrations, dimanche et lundi, en l'honneur des victimes, dont une procession aux bougies dimanche soir et l'ordre absolu de rester chez soi pendant la journée de lundi."Chaque personne du pays du Biafra est invitée à rester à la maison lundi 31 mai", a écrit dans un communiqué Emma Powerful, porte-parole du mouvement, rappelant que tous les marchés, les rues, et les commerces devaient être fermés. "Nous conseillons fortement nos compatriotes de ne pas défier cet ordre, car toute personne vue à l'extérieur pourrait devenir une cible de nos ennemis - les forces de sécurité fédérales - qui ensuite, à leur habitude, viendront nous en tenir pour responsables", a-t-il mis en garde.Les rues d'Owerri, capitale de l'Etat d'Imo, étaient déjà totalement vides dimanche, et personne n'osait quitter son foyer au lendemain d'une attaque perpétrée par des hommes armés non identifiés, qui a coûté la vie à deux militaires de l'Armée de l'air.Ahmed Gulak, homme politique très influent dans la région et conseiller spécial de l'ancien président Goodluck Jonathan, a également été abattu par six hommes non identifiés dimanche à Imo alors qu'il était en route vers l'aéroport, a fait savoir la police locale dans un communiqué. "Plus personne ne sort de chez soi", rapportait dimanche matin à l'AFP Ajibade Awofeso, un habitant, assurant que des militaires bloquaient le carrefour de Poly, "d'où ils tirent des coups de feu sporadiques"."La situation est très grave ici", racontait un autre résident, Mayelope Opeyemi. "Nous vivons dans la peur. Le gouvernement doit venir nous aider à retrouver la paix", a-t-il dit. La tension était palpable également dans les Etats voisins d'Anambra et d'Ebonyi, où les rues principales de la ville étaient totalement désertes, et quadrillées par des véhicules militaires, selon des témoins. Le sud-est du Nigeria connaît de nouvelles flambées de violence et au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d'assaut depuis le début de l'année, selon un décompte des médias locaux.L'Ipob, le principal groupe séparatiste, dément toute responsabilité de son bras armé l'ESN (Eastern Security Network, Reseau Sécuritaire de l'Est) dans ces attaques devenues hebdomadaires.En mai 1967, des généraux igbo en rébellion avaient proclamé l'indépendance de la "République du Biafra", déclenchant une guerre civile d'une rare atrocité et une terrible famine, qui a fait plus d'un million de morts, essentiellement de l'ethnie igbo.Depuis que le président Muhammadu Buhari, ancien général et Haoussa originaire du Nord, a succédé à Goodluck Jonathan en 2015, les velléités indépendantistes se sont réveillées dans cette région.
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