L'armée nigériane a arrêté un responsable du groupe islamiste Boko Haram lors d'un raid à Kano (nord) peu après une série d'explosions à Maiduguri (nord-est), où le mouvement à sa base, ont indiqué vendredi des sources sécuritaires.
"Nous avons mené ce (vendredi) matin une opération dans (le quartier) Farawa, contre un repaire de Boko Haram.Nous avons procédé à des arrestations et fournirons plus de détails plus tard", a déclaré à l'AFP un porte-parole militaire, Iweha Ikedichi.
Selon une source sécuritaire ayant pris part au raid et s'exprimant sous couvert d'anonymat, un membre influent du mouvement, identifié comme Suleiman Mohammed, aurait été appréhendé.
Il s'agirait du responsable des opérations de Boko Haram à Kano, la grande métropole du nord, agissant sous les ordres du leader présumé du mouvement, Abubakar Shekau.
Toujours selon cette source, le prisonnier affirmerait provenir de l'Etat d'Oyo, dans le sud-ouest, ce qui serait inhabituel pour Boko Haram, dont les membres émanent généralement du nord majoritairement musulman.Le sud du Nigeria est à dominante chrétienne.
Trois pistolets, un fusil, des munitions et dix bombes artisanales ont en outre été saisies dans la maison détruite après l'assaut militaire.
Kano a été touchée par l'action la plus meurtrière revendiquée par Boko Haram.Le 20 janvier, 185 personnes avaient été tuées dans des attaques coordonnées visant principalement la police.
La descente de vendredi est intervenue quelques heures après que des explosions et des tirs ont secoué Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, où Boko Haram a établi sa base.
Selon une source sécuritaire s'adressant à l'AFP sous couvert d'anonymat, l'attaque s'est produite près d'une église, dans un quartier où était située la mosquée servant de QG à Boko Haram, avant qu'elle ne soit démolie par l'armée en 2009.
La source n'était pas en mesure d'indiquer si des personnes avaient été blessées ou tuées.
Vendredi, un grand nombre de soldats était visible dans le quartier, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le porte-parole d'une force spéciale (JTF) déployée à Maiduguri a lui indiqué qu'une petite explosion avait retenti vers 02H00 (01H00 GMT).
"En arrivant sur place, deux bombes non explosées ont été découvertes (...) Pas de victime rapportée", a déclaré le lieutenant colonel Sagir Musa, cité dans un communiqué.
Dans un autre quartier de la ville, vers 08H30, un "terroriste important" a été tué et deux personnes arrêtées après que l'armée fut tombée nez à nez avec des membres présumés de Boko Haram, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Dans un troisième incident rapporté à Maiduguri, une explosion s'est produite jeudi vers 17H30 aux abords d'un terrain de football où se jouait un match, ont rapporté des témoins et le lieutenant-colonel Musa.
"Nous ne savons toujours pas qui était visé mais personne n'a été blessé", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la JTF.
Des violences attribuées aux islamistes secouent quasiment quotidiennement le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et premier producteur de pétrole du continent.
Ces attaques à main armée, assassinats et attentats à la bombe, parfois perpétrés par des kamikazes, touchent en particulier le nord, majoritairement musulman, tandis que le sud est à dominante chrétienne.
Boko Haram a revendiqué plusieurs opérations meurtrières de grande envergure, visant tour à tour les Nations unies, des églises chrétiennes, la police, des journaux.Les violences imputées au groupe ont fait plus de 1.000 morts depuis la mi-2009.
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