Le ministère ougandais des Finances a refusé jeudi une augmentation salariale réclamée par les députés,estimant que l'Ouganda avait d'autres "priorités" que d'accéder à cette demande qui avait suscité de vives réactions.
�??Nous avons reçu la requête d'une hausse des salaires des parlementaires, mais nous n'avons pas d'argent à consacrer à cela", a déclaré jeudi à l'AFP Jim Mugunga, porte-parole du ministère.
Alors que leur salaire est déjà plus de 60 fois supérieur à la paie de base des fonctionnaires ougandais, les députés avaient réclamé une hausse salariale de plus de 4.500 dollars annuels.
Cette demande avait suscité l'indignation, notamment sur les médias sociaux, les internautes soulignant notamment que l'Etat ougandais peinait régulièrement à verser à temps le traitement de ses fonctionnaires - dont les moins bien payés gagnent moins de 100 dollars par mois - et que plusieurs services publics souffraient de sous-financement.
�??Une augmentation salariale pour les employés de l'Etat et les membres du Parlement n'est pas une priorité, même si nous reconnaissons la valeur de leur travail", a poursuivi M. Mugunga, "les priorités nationales du moment sont différentes" et concernent les "infrastructures, afin de stimuler l'économie".
Cette demande avait été jugée "scandaleuse" et "injustifiée" par Ken Lukyamuzi, membre influent de l'opposition parlementaire.En plus de leur salaire, qui s'élève à plus de 6.000 dollars par mois, les députés ougandais bénéficient de diverses primes, notamment pour l'achat d'une voiture personnelle et pour leurs déplacements.
La requête des parlementaires ougandais était intervenue alors que, le quotidien indépendant Daily Monitor faisait état d'un rapport du Commissaire aux comptes de l'Etat recensant 25 millions de dollars de dépenses non justifiées de la part de responsables de l'Etat, dont 15 millions de dollars pour des voyages de parlementaires.
Environ 20% du budget annuel de l'Etat ougandais, établi à environ 12 milliards de dollars (8,6 milliards d'euros) pour 2014, provient de l'aide internationale.
Plusieurs pays occidentaux ont supprimé une partie de leur aide bilatérale à l'Etat ougandais après la promulgation fin février d'une loi durcissant la répression de l'homosexualité en Ouganda, adoptée à une large majorité par le Parlement ougandais.
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