Le président ougandais Yoweri Museveni va promulguer lundi une loi controversée durcissant la répression de l'homosexualité qu'il avait un temps refusé de signer, a annoncé un porte-parole de la présidence.
Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison à vie en Ouganda, mais cette législation, adoptée mi-décembre par le Parlement, interdit notamment toute "promotion" de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le).
Les dispositions les plus controversées, prévoyant la peine de mort en cas de récidive ou de rapport avec un mineur ou en se sachant porteur du virus du sida ont été abandonnées, mais la loi reste très critiquée par les défenseurs des droits de l'Homme et les gouvernements occidentaux.
"Le président va signer la loi antihomosexualité aujourd'hui", a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole présidentiel, Tamale Mirundi, ajoutant que M. Museveni ne se laisserait pas influencer par les pressions étrangères, allusion aux sévères critiques de Washington qui a averti que l'entrée en vigueur de cette loi "compliquerait (ses) relations" avec Kampala, dont il est un allié-clé.
"Le président ne peut pas être sous pression des groupes de pression internationaux (...) il a fait savoir clairement que quelle que soit sa décision (concernant la loi) elle serait prise dans l'intérêt de l'Ougada et non de l'étranger", a-t-il précisé, soulignant que "l'Ouganda est un pays souverain et ses décisions doivent être respectées".
M. Museveni, pieux chrétien évangélique affiché, avait déjà début février promulgué une loi antipornographie, interdisant notamment certaines manières de s'habiller "provocatrices", bannissant les artistes légèrement vêtus de la télévision ougandaise et surveillant de près les sites consultés par les internautes.
Le président ougandais, au pouvoir depuis 1986, avait initialement indiqué qu'il ne promulguerait pas la loi antihomosexualité car il est "mal de punir une personne parce qu'elle est anormale", mais avait ensuite annoncé avoir changé d'avis après consultation d'un groupe de scientifiques selon lesquels, a-t-il dit, l'homosexualité était "comportementale, pas génétique".
Les homosexuels sont l'objet de persécutions et de violences pouvant aller jusqu'au meurtre en Ouganda, pays où l'homophobie est largement propagée par les très influentes Eglises évangéliques.
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