Des défenseurs des droits des homosexuels ont contesté mardi devant la plus haute Cour d'Ouganda la constitutionnalité de la récente loi durcissant la répression de l'homosexualité, qui a déclenché les critiques de l'Occident et le gel d'une partie de l'aide internationale au pays.
Les requérants ont également demandé une interdiction permanente pour les médias de publier les identités d'homosexuels ou présumés homosexuels, après que le quotidien ougandais à scandale Red Pepper ait publié les noms de 200 personnalités présentées comme homosexuelles au lendemain de la promulgation de la loi.
"Je considère (cette loi) nocive, redondante, non nécessaire et non conforme à la Constitution", a expliqué le député Fox Odoi, l'un des neufs requérants - sept individus, parmi lesquels un ancien député, un professeur de droit et un journaliste, et deux coalitions d'organisations de défense des droits de l'Homme.
Selon les requérants, la loi viole plusieurs principes constitutionnels dont les droits à la dignité et à la vie privée, à ne pas être victime de discrimination et à ne pas être soumis des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
"Cette loi est non seulement une tentative de l'exécutif et du Parlement de faire d'une minorité impopulaire un bouc émissaire à des fins politiques, mais nous pensons qu'elle viole également la loi suprême de notre pays", a déclaré le journaliste Andrew Mwenda, autre requérant.
En 2011, David Kato, figure de la cause homosexuelle en Ouganda avait été assassiné à son domicile, quelque mois après la publication de son nom par un journal ougandais dans une liste de 100 prétendus homosexuels sous le titre "Pendez-les!".
Alors que la loi ougandaise punissait déjà de la prison à perpétuité les relations homosexuelles, le président Yoweri Museveni, chrétien évangélique à la piété affichée, a promulgué en février cette nouvelle loi qui prohibe notamment la "promotion" de l'homosexualité et exige la dénonciation de ceux qui s'affichent en tant qu'homosexuels.
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