Le secrétaire d'Etat ougandais aux Affaires étrangères a imputé au leader de l'opposition Kizza Besigye la responsabilité de la violente répression policière dont il a été victime, en prenant la tête d'un mouvement de protestation contre la cherté de la vie.
M. Besigye, qui a été arrêté à quatre reprises par les forces de l'ordre en avril, a été blessé une première fois à la main par une balle en plastique puis aspergé aux yeux de gaz lacrymogène alors qu'il tentait d'organiser des marches pour protester contre la hausse des prix en Ouganda.
Il est depuis fin avril à Nairobi, où il a été hospitalisé.
"S'il s'était comporté normalement et avait respecté les procédures comme le lui avait conseillé la police, tout cela ne serait pas arrivé", a estimé le secrétaire d'Etat Okello Oryem, lors d'une rencontre avec les diplomates en poste à Kampala.
"Le gouvernement condamne dans les termes les plus forts ceux qui participent à des attroupements interdits, des marches (interdites) et des émeutes comme celles qui se sont déroulées" en avril, a-t-il martelé.
Au moins neuf personnes ont été tuées dans ce mouvement de contestation, selon l'organisation Human Rights Watch (HRW).
M. Besigye, qui a promis de nouvelles marches, doit rentrer mercredi à Kampala.
"Personne ne va le toucher à moins qu'il n'enfreigne la loi.S'il le fait, il sait ce qui l'attend", a commenté le secrétaire d'Etat.
Les prix des denrées alimentaires et des carburants se sont envolés récemment dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est: le président Yoweri Museveni en a rejeté la faute sur la situation économique mondiale et sur de mauvaises conditions météorologiques, mais les manifestants attribuent cette inflation à la mauvaise gouvernance et l'inefficacité du gouvernement.
Pour sa part, M. Besigye a de nouveau déclaré, à Nairobi, qu'il ne reconnaissait pas la victoire au scrutin de février du président Museveni, dont la prestation de serment est prévue jeudi.
"Les Ougandais se plaignent de nombreux problèmes: ils n'ont pas de nourriture, ils n'ont pas de moyens de transport pour se rendre au travail.Ils n'ont pas de médicaments.Ils souffrent en raison de nombreux problèmes que ce gouvernement n'a pas réussi à résoudre", a-t-il déclaré à la presse à Nairobi.
"C'est pourquoi nous disons que quelque soit celui (Museveni) qui va être investi après ces élections frauduleuses, nous ne le reconnaîtrons pas vainqueur de ce scrutin", a-t-il dit.
Mardi, la police a de nouveau dispersé avec des gaz lacrymogènes et un canon à eau colorée une vingtaine de responsables de l'opposition qui manifestaient dans le centre-ville.
Parmi ces responsables, Norbert Mao a été interpellé par des policiers en civil après un face-à-face de près d'une heure avec les forces de l'ordre, a constaté un photographe de l'AFP.
Les journalistes et photographes présents ont été repoussés par les policiers, qui ont ensuite saisi M. Mao et l'ont jeté à l'arrière d'un véhicule.
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