"Avec l'Union européenne, nous avons demandé aux autorités de Guinée de faire toute la lumière sur les événements qui se déroulent en ce moment, avec éventuellement des mesures à prendre si cette lumière n'est pas faite", a-t-il déclaré au Sénat (bien Sénat)."Nous condamnons la poursuite des détentions hors procédures judiciaires d'opposants", a-t-il ajouté.La Guinée a été pendant des mois en proie à une profonde crise causée par la candidature controversée de M. Condé à un troisième mandat à la faveur d'une révision constitutionnelle. La contestation, durement réprimée, a fait des dizaines de morts depuis octobre 2019.En novembre, M. Condé a été proclamé vainqueur au premier tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, malgré les mises en doute de la régularité du vote. Les semaines avant et après l'élection ont vu l'arrestation de centaines d'opposants, selon Amnesty International et Human Rights Watch.Les Etats-Unis et l'Union européenne ont dénoncé la semaine dernière la mort en détention de deux opposants, Mamadou Oury Barry le 16 janvier et Roger Bamba en décembre, due à des causes "naturelles" selon le gouvernement, mais qualifiée d'atteinte grave aux droits humains par Amnesty International.Le parquet guinéen a requis lundi dix ans de prison ferme contre un autre opposant, Mamady Condé, poursuivi pour "atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation" après avoir publié des textes contre un troisième mandat d'Alpha Condé et des vidéos critiques contre le pouvoir."A plusieurs reprises, nous avons marqué la nécessité d'un dialogue entre les autorités et l'opposition afin de permettre une réconciliation de tous les Guinéens qui méritent aujourd'hui un climat politique apaisé", a également souligné M. Le Drian en soulignant l'avoir expressément dit au président Condé lors de l'investiture du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le 7 janvier à Accra.En décembre, le président français Emmanuel Macron avait adressé ses "voeux de succès" à son homologue guinéen mais s'était abstenu de le féliciter après sa réélection.Dans un entretien avec l'hebdomadaire Jeune Afrique le 20 novembre, il lui avait reproché d'avoir "organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir".
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