Inutile de poser cette question aux 1200 personnes qui se sont rassemblées samedi 7 mai place de la Bastille, pour la 10ème marche mondiale du cannabis. En ce qui les concerne, c'est un oui ferme et unanime. Cette drogue dite « douce » est la plus consommée au monde. Ils seraient près de 34 millions de consommateurs en Afrique selon l'OICS (Organisation Internationale de contrôle des stupéfiants).Le cannabis (cana pour les intimes) se présente sous différentes formes ( huile, résine, feuilles) mais toutes sont riches en THC (tétrahydrocannabinol), une substance psychotrope qui agit sur le système nerveux, provoquant chez celui qui en prend une sensation d'euphorie désinhibante dans le meilleur des cas. Les malchanceux, eux, se verront affligés de vomissements, d'accès d'anxiété et de paranoïa. Pourtant, de nombreuses études démontrent les effets positifs du cannabis dans le cadre d'un usage thérapeutique. Administré comme traitement médical, il soulagerait les douleurs, les nausées, l'épilepsie et l'asthme. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Allemagne très récemment autorisent les patients atteints de pathologies graves et douloureuses à s'en procurer sur ordonnance.En France quelque soit son usage, la production et la consommation de cannabis sont interdites. Si vous vous faites arrêter en possession d'un joint, vous risquez une peine d'emprisonnement d' un an maximum ou une amende pouvant atteindre les 3750 euros. Ironie du sort ,en France le cannabis n'est pas totalement prohibé. Certaines chènevis (graines de cannabis) sont autorisées par décret, car contrairement à la résine et aux feuilles, elles sont dépourvues d'effets psychotropes.Peut-on légaliser le cannabis en France ?Daniel Vaillant, ancien ministre de l'intérieur et député du 18ème arrondissement de Paris, travaille en ce moment avec un groupe de 10 députés sur un projet favorable à la dépénalisation, il sera rendu fin mai.Farid Ghehioueche de CSF (Cannabis sans Frontières ) qui avec d'autres associations est à l'origine de la marche, juge nécessaire une réforme de la politique française sur la question du cannabis. Outre la dépénalisation de la consommation et de la possession, il souhaite une régularisation de la production et de la distribution. « Organiser la production et la vente de manière légale permettrait de relancer l'économie en créant 100 000 emplois. L'état pourrait percevoir des taxes sur un commerce qui - il faut bien le dire -existe déjà. Sans compter qu'un tiers du budget de la police est consacré à la répression de contrevenants; cet argent serait plus utile ailleurs » Tout comme ses comparses de Cannabis sans Frontières, Farid Ghehioueche espère voir le débat sur la dépénalisation s'inviter dans la prochaine campagne électorale. Quant à savoir s'il sera suivi, rien n'est moins sûr. Wendy Bracat
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