Les deux principaux candidats à la présidentielle du Gabon samedi, le président sortant Ali Bongo Ondimba et Jean Ping, ont tenu vendredi leurs derniers meetings alors que leurs camps s'accusent mutuellement d'organiser la fraude en rachetant des cartes d'électeurs.
"Il y a un risque de voir revenir certaines personnes qui ont fait tant de mal à notre pays", a lancé le président-candidat devant quelques milliers de personnes à Libreville, visant son rival Jean Ping, 73 ans.
M. Ping, ex-patron de l'Union africaine et ex-ministre du précédent président Omar Bongo Ondimba, a aussi réuni quelques milliers de partisans dans la capitale.
"Nous voulons montrer à Ali +Ben+ Bongo que nous voulons le faire partir.Nous sommes tous là pour soutenir Ping", a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux, Anatole France, qui se présente comme un "citoyen gabonais qui lutte depuis 1990 pour le changement".
Les adversaires d'Ali Bongo ont demandé en vain l'invalidation de sa candidature estimant qu'il est en fait un enfant du Nigeria adopté par son père Omar Bongo, et qu'il ne peut diriger le Gabon selon la Constitution.
Les dernières heures de cette campagne souvent délétère ont été émaillées par une nouvelle polémique sur les cartes électorales biométriques que les quelque 628.000 électeurs pouvaient retirer jusqu'à midi (11h00 GMT) pour le vote à un tour samedi.
"A Oyem (nord) où je suis en ce moment, des équipes (pro-Ali Bongo) font du porte-à-porte pour racheter les cartes aux gens", a déclaré à l'AFP une figure de la société civile, l'opposant Marc Ona, avançant un prix entre 10.000 et 50.000 FCFA (15 et 75 euros).Au Gabon, le salaire minimum s'élève à 80.000 FCFA par mois.
"Certaines équipes de Jean Ping dans le 4e arrondissement de Libreville achèteraient des cartes d'électeurs.Ils veulent organiser l'abstention dans des fiefs d'Ali Bongo.Ces gens-là (ndlr: qui vendent leur carte) ne voteront pas", assure de son côté à l'AFP le porte-parole du gouvernement et du président-candidat, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
"Nos observateurs sur le terrain suivent cela, mais ils ne font leur rapport que sur les preuves qu'ils récoltent eux-même", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE), Sarah Crozier.
La centaine d'observateurs de l'UE doivent être présents dans les bureaux de vote et assister à la centralisation des procès-verbaux au niveau de la commission électorale nationale (Cénap), a-t-elle assuré: "Le protocole d'accord stipule que nous avons pleinement accès aux décomptes des voix et à la consolidation des résultats à tous les niveaux".
Jean Ping accuse son rival de préparer des fraudes."Nous n'attendons rien des observateurs", a confié à l'AFP un membre de son équipe.
La chef de la mission Mariya Gabriel accuse "les autorités gabonaises, à mots à peine voilés de ne pas jouer le jeu de la transparence", a écrit vendredi le quotidien pro-gouvernemental l'Union dans un éditorial au vitriol contre l'euro-députée bulgare.
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