Présidentielle en Côte d'Ivoire: l'opposition rejette les concessions du pouvoir

Infos. L'opposition ivoirienne a rejeté jeudi les concessions proposées par le pouvoir sur une réforme de la commission électorale pour mettre fin à son boycott de l'élection présidentielle du 31 octobre.

Présidentielle en Côte d'Ivoire: l'opposition rejette les concessions du pouvoir
"Les candidats de l'opposition maintiennent leur mot d'ordre de désobéissance civile et réitèrent leur demande de médiation internationale", a déclaré Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal mouvement d'opposition), lors d'une conférence de presse.Il s'exprimait au nom de Henri Konan Bédié, ancien président et chef du PDCI, et de Pascal Affi N'Guessan, qui dirige une partie du Front Populaire Ivoirien (FPI). L'opposition considère que les propositions du pouvoir ne correspondent pas à ses demandes, a expliqué M. Guikahué.Mercredi, le gouvernement avait ouvert la porte à une réforme de la commission électorale indépendante (CEI), que l'opposition juge "inféodée" au régime du président Alassane Ouattara. Le gouvernement a proposé d'"examiner favorablement" l'octroi d'un poste supplémentaire à l'opposition dans la CEI centrale et la recomposition des CEI locales.A neuf jours de l'élection présidentielle, la Côte d'Ivoire est plongée dans une violente crise préélectorale, qui a fait une vingtaine de morts depuis le mois d'août.Au moins sept personnes ont été tuées et une quarantaine blessées dans des affrontements intercommunautaires entre lundi et mercredi à Dabou, à 50 kilomètres à l'ouest d'Abidjan.Le président Ouattara, au pouvoir depuis 2010, se présente à un troisième mandat controversé, tandis que les candidatures de plusieurs figures de l'opposition ont été invalidées.L'opposition a décidé un "boycott actif" du processus électoral. "La désobéissance civile continue et doit s'intensifier de manière pacifique pour mettre fin au coup d'Etat électoral", avait déclaré M. Affi N'Guessan mercredi.Les craintes d'une escalade de violences meurtrières sont grandes, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara. Survenant après une décennie de tensions qui avaient coupé le pays en deux, elle avait fait 3.000 morts.

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