Le Parquet rwandais a requis mercredi une peine de prison à perpétuité contre l'opposante Victoire Ingabire, jugée à Kigali pour, notamment, complicité de terrorisme et propagation de l'idéologie du génocide, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous demandons la prison à vie pour Victoire Ingabire," a déclaré le procureur général adjoint, Alphonse Hitiyaremye, devant le tribunal de Kigali où Victoire Ingabire, opposante notoire au président Paul Kagame, est jugée depuis début septembre.
Le verdict devrait être rendu le 29 juin, ont indiqué les juges.
Victoire Ingabire avait décidé le 16 avril de boycotter son procès, pour protester contre la décision du tribunal d'écourter l'audition d'un témoin à décharge accusant les autorités rwandaises d'avoir fabriqué des preuves contre elle.L'opposante n'était pas présente à la lecture du réquisitoire mercredi.
Présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), formation d'opposition non reconnue par Kigali, Mme Ingabire, incarcérée depuis octobre 2010, est poursuivie pour complicité de terrorisme, propagation de l'idéologie du génocide, sectarisme et divisionnisme, atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, création d'un groupe armé avec l'intention de provoquer la guerre.
Au cours du procès, l'accusation a affirmé disposer, notamment, de preuves de transfert d'argent de Mme Ingabire au profit des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement de rébellion hutu rwandais qui multiplie les exactions dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et que Kigali qualifie de groupe "terroriste".
Le parquet a aussi accusé l'opposante d'avoir rencontré à Kinshasa des "commandants de bataillon" des FDLR en vue de créer une force rebelle destinée à attaquer le pays.
Mercredi, le Parquet a réaffirmé avoir les preuves de ses crimes.L'opposante a toujours réfuté les accusations portées contre elle.
Victoire Ingabire était rentrée au Rwanda début 2010, après 17 ans d'exil aux Pays-Bas.
En août de la même année, elle avait cherché, en vain, à se présenter à l'élection présidentielle rwandaise.Paul Kagame, dont le Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion) a stoppé le génocide en 1994 et mis en déroute les ex-Forces armées rwandaises, avait alors été réélu avec 93% des voix.
Le jour même de son retour au Rwanda, l'opposante avait demandé, après avoir déposé des gerbes de fleurs à un mémorial du génocide à Kigali, que les auteurs de crimes commis contre les Hutu en 1994 soient également jugés.
Le régime rwandais accuse Mme Ingabire, une Hutu, d'avoir nié, par de tels propos, la réalité du génocide de 1994, au cours duquel au moins 800.000 personnes selon l'ONU, essentiellement Tutsi, ont été tuées.
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