Procès du clan Ben Ali-Trablesi: entre peine maximum et non lieu

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TUNIS (AFP) - (AFP)

Le procureur a demandé la peine la plus sévère mercredi et la défense a plaidé le non lieu dans le procès de proches du président tunisien déchu Ben Ali et de son épouse, ainsi que de son chef de la sécurité Ali Seriati, jugés notamment pour tentative de fuite et possession illégale de devises.

Le procureur a demandé la "peine maximum" pour les accusés jugés devant la Chambre criminelle d'été du tribunal de première instance de Tunis, où les avocat de la défense poursuivaient leurs plaidoiries en début d'après-midi, demandant un non lieu au profit de leurs clients.

Les accusés risquent entre six mois à 5 ans de prison et sont passibles de fortes amendes, selon le code pénal.

Pour la défense, Ali Seriati, homme-clé du régime de Ben Ali poursuivi pour falsification de passeports et complicité dans ce procès ne devrait pas être sur le banc des accusés.

"Il ne doit pas être seulement innocenté mais élevé au rang de héros de la révolution", a lancé Me Abdelkrim Kahloul, suscitant des chahuts dans la salle d'audience archi-comble.

Menotté et visiblement abattu, l'homme qui avait la haute main sur les services de sécurité du pays avait été arrêté le 14 janvier à l'aérodrome militaire de l'Aouina, où il venait de faire fuir Ben Ali et sa famille restreinte.

Plaidant aussi l'acquittement, Me Abada Kéfi a déclaré à l'AFP, que "Seriati est un homme innocent et intègre qui a été détenu arbitrairement", cet avocat ayant également demandé l'annulation des poursuites contre les membres du clan Ben Ali-Trabelsi pour "vices-de forme" dans les procédures.

Le général Seriati fait l'objet de poursuites pour des chefs d'inculpation beaucoup plus graves tels que complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et provocation au désordre pour lesquels il sera jugé ultérieurement.

Son fils pilote, Samir, présent à l'audience a affirmé à l'AFP que le général Seriati était "victime d'une mise en scène", révélant qu'il "se plaignait souvent en privé des abus de Leïla Trabelsi et de Sakhr el-Materi", gendre du couple réfugié à l'étranger.

Outre le général Seriati, vingt-trois accusés incarcérés, parmi lesquels plusieurs soeurs et neveux de Leïla, ont été arrêtés à l'aéroport de Tunis-Carthage le 14 janvier, alors qu'ils étaient pour la plupart en possession de fortes sommes d'argent en dinars et en devises, et de bijoux.

T-shirt et jeans bleus, avec une barbe de plusieurs jours, Imed Trablesi, a crié et demandé en pleine audience "un procès équitable et public" avant d'être recadré et rappelé au silence par le juge Faouzi Jbeli.

Plaidant le non lieu son avocat Wissem Saïdi l'a repris pour exiger un "jugement retransmis en direct à la télévision pour démentir les mensonges dont il fait l'objet", selon lui.

Neveu choyé de Leïla et honni par les Tunisiens, Imed a déjà été condamné à quatre ans de prison pour détention et consommation de drogue.

Plus discrètes, les neuf femmes du clan comparaissant en arrestation sont restées drapées dans des sefsari, un voile blanc typiquement tunisien leur dissimulant corps et visage.

Outre les 23 prévenus incarcérés, neuf autres proches du clan --trois femmes et six hommes-- ont comparu en état de liberté, a-t-on constaté.

Parmi eux, la veuve de Moncef, frère aîné de Ben Ali connu pour avoir été condamné en France dans l'affaire dite "couscous connection" de trafic de drogue en 1992.

Durant le procès ouvert le 26 juillet, les prévenus ont nié les faits qui leurs sont reprochés, alors que le général Seriati avait affirmé que Ben Ali ne souhaitait pas partir le 14 janvier, mais s'était laissé convaincre par les siens.

Un sévère contrôle de sécurité entourait le Palais de justice dont l'accès était filtré mercredi pour la première fois depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali et sa fuite en Arabie saoudite le 14 janvier.

Le verdict devrait être prononcé dans la journée.

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