Les avocats des parties civiles au procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak ont accusé la police d'avoir tiré sur ordres à balles réelles sur les manifestants lors de la révolte contre le régime début 2011.
M. Moubarak, 83 ans et souffrant, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière à ce procès lors duquel le parquet a requis la peine capitale contre lui, estimant qu'il était personnellement responsable de la répression du soulèvement populaire, qui a fait officiellement 850 morts.
Me Sameh Achour, président du comité de défense des parties civiles et bâtonnier égyptien, a pris la parole lundi au début de l'audience dans la banlieue du Caire pour présenter des preuves de l'utilisation de balles réelles contre les manifestants.
L'avocat a montré des documents transmis par le parquet égyptien, en particulier "le registre officiel des armements des forces de sécurité centrales" (FSC), qui montre selon lui que "160 officiers ont été munis d'armes automatiques et de 4.800 balles réelles".
Il a aussi présenté un exemplaire d'un rapport de la salle des opérations des FSC affirmant que quatre unités avaient été munies d'armes automatiques et que chaque unité comprenait "50 policiers munis de balles réelles".
Me Achour a aussi cité une allocution de M. Moubarak datant du 28 janvier 2011, trois jours après le début de la révolte, estimant qu'elle contenait une "reconnaissance implicite du recours à la force contre les manifestants".
Dans ce discours, M. Moubarak affirmait avoir donné des instructions à la police "de protéger les manifestations" au début, "avant que celles-ci ne tournent en émeutes".
Lors des réquisitions la semaine dernière, le parquet avait demandé la peine de mort pour meurtres à l'encontre de M. Moubarak ainsi que de son ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, et de six anciens hauts responsables des services de sécurité.
Les avocats des parties civiles doivent s'exprimer jusqu'à mardi, avant de laisser la place à la défense, qui plaide non-coupable.La date du verdict n'est pas encore connue.
M. Moubarak, chassé par la rue le 11 février 2011 après 18 jours de manifestations, est le premier chef d'Etat victime du Printemps arabe à comparaître en personne devant la justice.Il comparaît également pour corruption, une inculpation qui vise aussi ses deux fils Alaa et Gamal.
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