"Les employeurs peu scrupuleux continuent d'avoir le champ libre dans le pays", a déclaré Stephen Cockburn, le directeur adjoint du programme Thématiques mondiales à Amnesty International."Bien souvent, les travailleurs migrants se rendent au Qatar dans l'espoir d'offrir à leur famille une vie meilleure, mais ils sont nombreux à revenir dans leur pays sans le moindre riyal après plusieurs mois de démarches pour se voir verser leurs salaires", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.Dans un rapport diffusé le jour où le président français Emmanuel Macron reçoit l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani, l'ONG de défense des droits de l'Homme souligne que cette situation "intervient alors même que les autorités du Qatar ont mis en place de nouvelles commissions chargées de résoudre rapidement les conflits du travail, dans le cadre des réformes convenues en amont de la Coupe du monde de football de 2022". "En 2018, les commissions ont reçu plus de 6.000 plaintes et la majorité d'entre elles n'avaient pas été résolues à la fin de l'année", selon le rapport.Même dans les cas où ces commissions accordent une indemnisation, celle-ci est "rarement versée" et, à ce jour, le Qatar n'a pas mis en place le fonds de soutien qu'il avait promis en octobre 2018, souligne Amnesty."Nous engageons les autorités qatariennes à concrétiser pleinement leurs promesses et à mettre fin à l'exploitation au travail", a ajouté Stephen Cockburn.Depuis mars 2018, Amnesty International suit plus de 2.000 personnes tentant de récupérer leur dû après avoir travaillé pour Hamton International, Hamad bin Khaled bin Hamad (HKH) et United Cleaning. Ces entreprises du BTP et du nettoyage, invoquant des difficultés financières, ne les ont plus payés pendant plusieurs mois, avant de cesser leur activité et de mettre fin à leurs contrats de travail.Amnesty cite le cas d'un employé kényan d'United Cleaning : "J'ai dû vivre avec très peu de nourriture et sans salaire pendant cinq mois. Ma famille a été durement touchée", témoigne-t-il, se souvenant que la nourriture qu'il espérait pouvoir se procurer avec moins de difficultés en allant travailler au Qatar, il l'a finalement trouvée "dans les poubelles". "J'ai travaillé pendant deux années et cinq mois pour United Cleaning, sans prendre de congés. Ils me doivent beaucoup d'argent, mais ils refusent de me payer", dénonce-t-il.
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