Les forces spéciales américaines ont mené deux raids audacieux visant deux chefs islamistes soupçonnés d'actes terroristes, l'un en Libye, où ils ont capturé un des leaders présumés d'Al-Qaïda, et l'autre en Somalie, ont annoncé les Etats-Unis qui ont promis de poursuivre la traque des extrémistes.
Un porte-parole du Pentagone, George Little, a confirmé tard samedi soir à Washington que des membres des forces spéciales américaines avaient capturé en Libye Abou Anas al-Libi, un des leaders présumés d'Al-Qaïda, recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya qui avaient fait plus de 200 morts.
Il se trouve entre les mains de l'armée américaine dans "un lieu sûr, à l'extérieur de la Libye", a précisé ce porte-parole.
A la suite de cette opération, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré dimanche que les Etats-Unis "ne cesseront jamais" la traque des exrémistes.
"Les Etats-Unis ne cesseront jamais leurs efforts pour que les responsables d'actes de terrorisme rendent des comptes", a-t-il dit à Bali, en Indonésie.
Le gouvernement libyen a affirmé dimanche ne pas avoir été informé de la capture d'Abou Anas al-Libi et a demandé des explications à Washington sur cette opération.
La chaîne CNN, citant un responsable américain, avait indiqué plus tôt que le gouvernement libyen avait été informé de cette opération menée en plein jour à Tripoli par les forces spéciales américaines.
Celles-ci --des Navy Seals, commandos d'élite de la marine, selon le New York Times--, ont mis fin à une traque de plus de treize ans.
Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, 49 ans, était membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rallier le réseau d'Al-Qaïda.
Il figure parmi les personnalités les plus recherchées par le FBI, qui a offert cinq millions de dollars pour sa capture.Accusé par la justice américaine pour son rôle dans les attentats de 1998, il pourrait être transféré aux Etats-Unis.
Plus tôt dans la soirée, le porte-parole du Pentagone a confirmé un autre raid, lancé cette fois en Somalie et visant un autre islamiste apartenant lui au groupe somalien shebab.
"Je peux confirmer qu'hier, le 4 octobre, des militaires américains ont été engagés dans une opération de contre-terrorisme à l'encontre d'un terroriste shebab connu", a indiqué samedi soir à l'AFP ce porte-parole du Pentagone.
Selon un responsable américain cité par le New York Times, ce dirigeant shebab a probablement été tué, mais les forces spéciales américaines ont été obligées de se retirer avant d'avoir confirmation de cette mort.
Il s'agit de la plus importante opération américaine menée sur le sol somalien depuis que des forces spéciales ont tué il y a quatre ans un chef des islamistes shebab, Saleh Ali Saleh Nabhan.Elle survient deux semaines après l'attaque, revendiquée par les shebab, du centre commercial Westgate à Nairobi, et qui a fait au moins 67 morts.
Commandants shebab visés
Les shebab ont de leur côté affirmé avoir été attaqués dans la nuit de vendredi à samedi par des forces spéciales britanniques et turques qui visaient une de leurs bases importantes dans le port somalien de Barawe (sud), qu'ils contrôlent toujours.Londres et Ankara ont toutefois démenti fermement tout rôle dans cette opération.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole shebab Abdulaziz Abu Musab a fait d'état d'un mort dans les rangs shebab et de "nombreuses victimes" parmi les forces étrangères.
Les shebab ont subi d'importants revers militaires dans le centre et le sud somaliens ces deux dernières années, infligés par l'armée éthiopienne et une force de l'Union africaine (Amisom) à laquelle participe le Kenya voisin.L'armée éthiopienne et l'Amisom interviennent pour soutenir les fragiles autorités de Mogadiscio.
Mais les islamistes affiliés à Al-Qaïda contrôlent encore de vastes parties des zones rurales.Barawe, à quelque 180 km au sud de la capitale somalienne Mogadiscio, est un des rares ports encore contrôlés par les islamistes.
Plusieurs opérations de forces spéciales occidentales ont été menées en Somalie dans le passé, notamment pour tenter de libérer des otages aux mains des islamistes ou de groupes de pirates.
La Somalie est en état de guerre civile, livrée au chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
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