Raids américains en Somalie et Libye, un chef présumé d'Al-Qaïda capturé

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Washington (AFP)

Les forces spéciales américaines ont mené deux raids audacieux visant deux chefs islamistes soupçonnés d'actes terroristes, l'un en Libye, où ils ont capturé un des leaders présumés d'Al-Qaïda, et l'autre en Somalie, a annoncé Washington qui promet de poursuivre la traque des extrémistes.

L'opération menée en Libye par les forces spéciale américaines a permis la capture d'Abou Anas al-Libi, un des chefs présumés d'Al-Qaïda, selon George Little, un porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

De son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, l'homme de 49 ans avait été membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rejoindre Al-Qaïda.Il était recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya qui avaient fait plus de 200 morts.

Un tribunal de New York l'a d'ailleurs mis en accusation pour ces faits et son "rôle présumé" au sein du réseau extrémiste, selon M. Little.

Abou Anas est désormais entre les mains de l'armée américaine dans "un lieu sûr, à l'extérieur de la Libye", a précisé le responsable américain selon lequel l'opération "a été approuvée par le président Obama".Il pourrait être transféré vers les Etats-Unis.

A la suite de cette capture, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré depuis l'Indonésie que les Etats-Unis "ne cesseront jamais leurs efforts pour que les responsables d'actes de terrorisme rendent des comptes". 

Mais la Libye, qui a rappelé être liée à Washington par un "partenariat stratégique", a affirmé dans un communiqué qu'elle n'avait pas été mise au courant de l'opération américaine.Elle a réclamé des "explications".

CNN, citant un responsable américain, avait pourtant indiqué plus tôt que Tripoli avait été informé de cette opération menée en plein jour dans la capitale par les forces spéciales américaines.

Celles-ci --des Navy Seals, commandos d'élite de la marine, selon le New York Times--, ont mis fin à une traque de plus de treize ans.Les Navy Seals s'étaient notamment illustrés en mai 2011 en abattant le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans sa villa au Pakistan.

Le raid libyen s'est accompagné d'une autre opération d'envergure, en Somalie cette fois.

Opération contre les shebab

Dans la soirée de samedi, George Little du Pentagone a confirmé que cet autre raid visait un islamiste appartenant au groupe somalien des shebab (Les jeunes, en arabe).

"Je peux confirmer qu'hier, le 4 octobre, des militaires américains ont été déployés dans le cadre d'une opération d'antiterrorisme visant un terroriste shebab connu", a indiqué le porte-parole à l'AFP.

Selon un responsable américain cité par le New York Times, ce dirigeant shebab a probablement été tué, mais les forces spéciales américaines ont été obligées de se retirer avant d'avoir confirmation de cette mort.

Mais à la différence de leurs homologues libyens, les responsables somaliens ont affirmé dans la journée de dimanche qu'elles coopéraient avec leurs "partenaires étrangers dans la lutte contre le terrorisme", selon le Premier ministre.Abdi Farah Shirdon a également déclaré à la presse que cette coopération n'était "pas un secret".

"Notre intérêt est d'avoir une Somalie en paix, libérée du terrorisme", a-t-il poursuivi.

Il s'agit de la plus importante opération américaine menée sur le sol somalien depuis que des forces spéciales ont tué il y a quatre ans un chef des islamistes shebab, Saleh Ali Saleh Nabhan.Elle survient deux semaines après l'attaque, revendiquée par les shebab, du centre commercial Westgate à Nairobi, et qui a fait au moins 67 morts.

Les shebab ont de leur côté affirmé avoir été attaqués dans la nuit de vendredi à samedi par des forces spéciales britanniques et turques qui visaient une de leurs bases importantes dans le port somalien de Barawe (sud), qu'ils contrôlent toujours.Londres et Ankara ont toutefois démenti fermement tout rôle dans cette opération.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole shebab Abdulaziz Abu Musab a fait d'état d'un mort dans les rangs shebab et de "nombreuses victimes" parmi les forces étrangères.

Les shebab ont subi d'importants revers militaires dans le centre et le sud somaliens ces deux dernières années, infligés par l'armée éthiopienne et une force de l'Union africaine (Amisom) à laquelle participe le Kenya voisin.L'armée éthiopienne et l'Amisom interviennent pour soutenir les fragiles autorités de Mogadiscio. 

Mais les islamistes affiliés à Al-Qaïda contrôlent encore de vastes parties des zones rurales.Barawe, à quelque 180 km au sud de la capitale somalienne Mogadiscio, est un des rares ports encore contrôlés par les islamistes.

Plusieurs opérations de forces spéciales occidentales ont été menées en Somalie dans le passé, notamment pour tenter de libérer des otages aux mains des islamistes ou de groupes de pirates.

Il y a 20 ans, en octobre 1993, le pays avait été le théâtre d'une opération américaine au cours de laquelle 18 soldats américains et plusieurs centaines de Somaliens avaient été tués.

La Somalie est en état de guerre civile, livrée au chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

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