Les 20 personnes arrêtées lundi à Kinshasa lors d'une manifestation interdite de l'opposition ont été libérées, a constaté une journaliste de l'AFP.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition, et l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition, avaient annoncé un sit-in lundi matin devant la Mission de l'ONU (Monusco) pour demander l'ouverture du dialogue national.
Ce dialogue a été recommandé dans l'Accord d'Addis-Abeba, signé en février 2013 par la RDC, ainsi que dix autres pays africains, pour mettre fin à l'instabilité chronique dans l'est congolais, vieille de deux décennies.
En milieu d'après-midi Charles Mbenga, conseiller de Vital Kamerhe, chef de l'UNC, a indiqué à l'AFP: "tous nos militants ont été libérés"."Normalement, ils n'auraient pas dus être appréhendés, ils l'ont été de manière illégale.Ces libérations prouvent que ce pouvoir n'est pas sûr de lui", a-t-il ajouté.
M. Kamerhe avait indiqué à l'AFP en début d'après-midi qu'il y avait "48 hommes et 10 femmes arrêtés au camp (de police) Lufungula", dont "de nombreux militants de l'UDPS et de l'UNC".
"Nous ne voulons pas de Burkina Faso immédiatement ici.Il y a moyen d'éviter la casse.Nous voulons le dialogue pour (...) baliser le chemin pour de bonnes élections, adopter un calendrier global et consensuel et une feuille de route globale et consensuelle", a ajouté M. Kamerhe.
Une journaliste de l'AFP avait pour sa part vu dans le camp une vingtaine de personnes arrêtées, dont environ le tiers étaient des femmes, et tous ont dû donner leur nom et leur parti d'appartenance.
"Vous n'avez pas pris l'exemple de vos collègues au Burkina qui ont été du côté du peuple?", a lancé l'un d'eux à une vingtaine de policiers, faisant référence à la révolution populaire ayant provoqué vendredi la démission du président burkinabè Blaise Compaoré.
Dans la matinée, un important dispositif policier avait été déployé dans la zone pour dissuader les rassemblements.
Le directeur de l'information de la police avait pour sa part nié les arrestations."J'ai eu le commandant sur le terrain: on a renforcé le dispositif pour les empêcher d'aller envahir le siège de la Monusco, mais ils ne sont pas arrêtés", avait précisé à l'AFP le colonel Pierrot Mwanamputu.
Il a ajouté que les organisateurs de la marche n'avaient pas reçu "l'autorisation officielle" de manifester, et qu'à ce titre le rassemblement devait être dispersé.
Vital Kamerhe, candidat malheureux à la présidentielle de 2011, a été un très proche conseiller du chef de l'Etat Joseph Kabila, avant de rejoindre l'opposition en 2010.Etienne Tshisekedi, chef de l'UDPS, s'est pour sa part proclamé "président élu" en 2011.
"Que M. Kabila mette les deux ans (de mandat) qu'il lui reste pour partir par la grande porte, qu'il n'attende pas pour faire après comme Blaise Compaoré", a plaidé M. Kamerhe.
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