Au moins neuf personnes ont été tuées dans une zone de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) théâtre de récents massacres perpétrés par des rebelles ougandais, a-t-on appris vendredi de source officielle.
"On a neuf corps qu'on (a déposés) à la morgue.Les corps ont été retrouvés à l'intérieur de la forêt", a déclaré à l'AFP Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, sans être en mesure de préciser comment les victimes avaient été tuées.
"On continue les recherches pour savoir s'il y a encore d'autres corps (dans la forêt), car le bilan pourrait être plus lourd", a ajouté M. Paluku.
Les corps ont été retrouvés dans le nord du Nord-Kivu, dans la région située entre la ville de Beni (environ 250 km au nord de Goma, capitale de la province) et celle de Mbau, à une vingtaine de kilomètres plus au nord.
Ces victimes auraient été tuées jeudi.
Selon la Société civile du Nord-Kivu, une ONG basée à Beni, il s'agit d'un nouveau "carnage" des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).Au moins 50 personnes ont été tuées, a affirmé l'ONG dans un communiqué, sur la base du témoignage de "l'un des survivants".Cette affirmation n'avait pas pu être vérifiée vendredi en début de soirée.
La région de Beni a été le théâtre en octobre et novembre de massacres commis par les rebelles ougandais des ADF ayant coûté la vie à plus d'une centaine de civils.
"Choquée par (cet) énième crime", la Société civile du Nord-Kivu exhorte l'armée, la police et les Casques bleus de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) "à relever d'urgence le défi face à cette nouvelle guerre" et appelle "toute la population de Beni à plus de vigilance et de collaboration avec les forces et services de sécurité".
L'armée congolaise a lancé en janvier une offensive qui lui a permis de reprendre les principales place fortes de ces rebelles musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni, mais celle-ci s'est arrêtée après le décès brutal, fin août, du général Jean-Lucien Bahuma, commandant de la région militaire du Nord-Kivu, qui commandait personnellement cette opération.
Alors que l'armée et les autorités étaient accusées de ne rien faire pour protéger la population locale, le président congolais Joseph Kabila s'était rendu à Beni du 29 au 31 octobre.Il y avait affirmé que "le Congo (allait) gagner contre les terroristes" mais sa présence n'avait pas empêché un nouveau massacre.
Le 2 novembre, après son départ et un nouveau carnage à Beni même, une foule en colère avait déboulonné la statue du "rond-point Kabila" et brûlé des drapeaux de la Majorité présidentielle, la coalition qui soutient le chef de l'Etat.
Présents dans l'est de la RDC depuis 1995, les ADF ne compteraient plus aujourd'hui que 400 combattants repliés dans les hauteurs difficiles d'accès des monts Ruwenzori, à la frontière entre le Congo et l'Ouganda.
Mercredi soir, un convoi de policiers de la Monusco avait été attaqué après le couvre-feu nocturne imposé par les autorités à partir de 18H30 (16H30 GMT), sur la route entre Beni et Mbau, par des hommes armés.Une fusillade de "30 à 45 minutes" avait suivi, sans faire de victime parmi les policiers, selon un porte-parole de la mission onusienne.
L'est de la RDC, où pullulent encore des dizaines de groupes armés congolais et étrangers, est déchiré depuis plus de 20 ans par des conflits alimentés par des divisions ethniques, des querelles foncières et la volonté d'en contrôler les abondantes richesses naturelles.
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