Dix militants d'un mouvement pro-démocratie ont été acquittés mardi par un tribunal de Kananga, dans le centre de la République démocratique du Congo, où ils étaient jugés pour avoir manifesté contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, a-t-on appris de leur défense.
Les membres du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) avaient été arrêtés le 29 décembre et étaient détenus depuis.Deux autres militants arrêtés en même temps avaient été libérés par la justice qui estimait qu'ils avaient été interpellés "par erreur".Le parquet avait requis trois ans de prison contre les dix autres.
"Le tribunal a suivi l'argument de la défense qui a dénié au maire de Kananga (chef lieu du Kasaï central) le droit d'interdire des manifestations publiques" car sa nomination "n'était pas régulière", a déclaré à l'AFP l'un de leurs avocats, Me Oscar Mukengeshayi.
Les dix militants étaient poursuivis pour "désobéissance à l'autorité publique" et "participation criminelle".
En RDC, les manifestations publiques contre le pouvoir sont systématiquement interdites ou réprimées.
"Cette décision est une première.J'invite d'autres juges de suivre l'exemple des juges de Kananga face à des cas similaires", s'est réjoui l'avocat.
Le deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Kabila s'est achevé le 20 décembre 2016 mais il n'a pas quitté le pouvoir.La commission électorale a programmé une élection présidentielle pour le 23 décembre 2018.
Des manifestations pour réclamer son départ se sont produites à différentes reprises en RDC malgré leur interdiction.La répression des dernières en date, dimanche, a fait six morts à Kinshasa, selon la mission de l'ONU en RDC et la nonciature apostolique, l'ambassade du Vatican dans la capitale.
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