Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a annoncé mercredi la constitution prochaine d'un "gouvernement de cohésion nationale" et le rapatriement à venir de la dépouille de son prédécesseur, Joseph Mobutu.
"Dans le cadre de ma politique d'ouverture prônée depuis mon investiture, un gouvernement de cohésion nationale sera bientôt mis en place", a déclaré M. Kabila devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
"Ce gouvernement comprendra aussi bien des représentants de la majorité, que ceux de l'opposition et de la société civile", a ajouté le chef de l'Etat, réélu en 2011 pour un nouveau mandat de cinq ans à l'issue d'un scrutin contesté.
M. Kabila n'a pas précisé s'il comptait maintenir à la tête du cabinet le Premier ministre actuel, Augustin Matata Ponyo, qui bénéficie du soutien de la communauté internationale.
Selon une source gouvernementale, le Premier ministre est assuré de rester à son poste, et le remaniement doit permettre à certains poids lourds politiques de revenir aux affaires, dont ils avaient été chassés en mai 2012 lors de la constitution du gouvernement actuel, qui compte un bon nombre de technocrates, à l'image de M. Matata.
Pour M. Kabila, le futur gouvernement aura pour "missions prioritaires le rétablissement de la paix et de l'autorité de l'Etat", et d'accélérer le développement économique du pays.
En dépit de ses immenses richesses naturelles (mines, bois, eau), la RDC est le dernier pays au classement de l'indice du développement humain des Nations unies.
Saigné par trente années de dictature et deux guerres, qui se prolongent dans sa partie orientale où l'armée doit combattre rebelles et milices, le pays a amorcé un redressement économique encore trop faible pour sortir la population de la misère où elle se trouve en grande majorité.
Le discours du chef de l'Etat avait pour but de répondre aux demandes de meilleure gouvernance qui lui avaient été adressées au début du mois par les "concertations nationales".
Ces assises politiques avaient réuni des représentants de la majorité et d'une partie de l'opposition et de la société civile.
Elles avaient débouché sur la remise de plusieurs centaines de recommandations au président Kabila, sous la forme d'un catalogue de bonnes intentions.
Le président a repris à son compte mercredi certaines de ces propositions comme celle très symbolique recommandant le retour de la dépouille de Mobutu Sese Seko, qui repose au Maroc.Celui-ci s'était maintenu au pouvoir de 1965 à 1997, jusqu'à en être chassé par les armes par Laurent-Désiré Kabila, père du chef de l'Etat actuel.
Cette annonce a valu de nombreux applaudissements, moins cependant que le déluge qu'a suscité l'adhésion du président à une autre demande : celle que les partis politiques présentent 30% de femmes comme candidats aux élections.
Sur la question épineuse des prochaines élections, M. Kabila a recommandé que soient organisées "avec diligence [...] des élections [...] municipales, provinciales et sénatoriales", trois scrutins qui ont pris beaucoup de retard, du fait de la crise politique provoquée par les élections (législatives et présidentielle) de 2011.
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