L'usage de la violence n'est pas exclu dans la mort du militant congolais des droits de l'homme Floribert Chebeya, mais la cause du décès n'est pas encore établie avec certitude, selon des résultats partiels de l'autopsie.
"Aucune cause de la mort n'est encore établie de façon certaine.Tout en n'excluant pas l'usage de la violence, l'autopsie n'indique, jusqu'ici, aucun signe de violence excessive" sur le corps du militant retrouvé le 2 juin sur une route de Kinshasa, affirme l'ambassade des Pays-Bas en RDC après l'autopsie réalisée par des Néerlandais.
"Des recherches complémentaires seront effectuées de façon approfondie dans plusieurs instituts aux Pays-Bas" pour connaître les causes de la mort de Chebeya, sur la base de prélèvements effectués vendredi à Kinshasa par l'équipe de médecins légistes néerlandais assistée par un expert médico-légal congolais, précise un communiqué de l'ambassade à l'AFP.
Les résultats définitifs de cette autopsie seront connus "d'ici trois à cinq semaines", souligne l'ambassade."L'équipe néerlandaise a quitté Kinshasa ce (vendredi) soir", ajoute le texte.
Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ont disparu le 1er juin après s'être rendus à l'inspection générale de la police.Le président de l'ONG la Voix des sans-voix (VSV) y avait un rendez-vous, qui n'a pas eu lieu, avec le chef de la police, le général John Numbi.
Son corps a été retrouvé sans vie le lendemain à l'arrière de sa voiture, les mains liées dans le dos, sur une route en périphérie de Kinshasa.Celui de son chauffeur n'a jusqu'ici pas été retrouvé.
Des officiers de police, dont le nombre n'a pas été précisé, ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête, et le général Numbi a été "suspendu à titre conservatoire".
"Nous sommes convaincus et sûrs que l'enquête va aboutir à cela: Floribert Chebeya a été torturé dans les locaux de la police et il en est mort", a affirmé vendredi un porte-parole des ONG congolaises, Me André-Marie Kayembe.
M. Chebeya, considéré désormais par les ONG locales de droits de l'homme comme "un martyr", sera inhumé le 30 juin pour lui "rendre hommage" au cours de cette journée "sacrée", qui marque aussi la commémoration du Cinquantenaire de l'indépendance de l'ex-Congo belge, a ajouté Me Kayembe.
Ce jour-là, un grand défilé officiel est prévu à Kinshasa, auquel doivent assister le président Joseph Kabila et le roi des Belges Albert II.
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