Dernier en date à tomber, le général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires mort vendredi alors qu'il venait d'être suspendu de ses fonctions selon plusieurs sources.
Sous sanctions de l'Union européenne (UE), le général Kahimbi, 50 ans, est brutalement décédé d'"une crise cardiaque", a indiqué son épouse à l'AFP, selon qui il n'était pas malade.
Son décès, qui suscite des rumeurs aussi inévitables qu'invérifiables (suicide, assassinat), intervient alors qu'il venait de tomber en disgrâce, à la grande satisfaction des Etats-Unis.
M. Kahimbi avait été auditionné ces dernières heures par le Conseil national de sécurité (CNS), après avoir été empêché de voyager en Afrique du Sud le jeudi 20 février.
Ce pro-Kabila, resté en place après l'investiture de M. Tshisekedi, était accusé d'avoir mis en place "un système d'écoute des autorités", d'après une source militaire à l'AFP.
On lui reproche d'"avoir espionné Félix Tshisekedi", ajoute une source diplomatique.
Juste avant son décès, les Etats-Unis, avaient publiquement salué jeudi sa destitution.
"Heureux de voir des mesures du gouvernement de la présidence de la RDC pour en finir avec l'impunité", avait réagi jeudi sur Twitter le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires africaines Tibor Nagy.
Soutiens affichés du président Tshisekedi, les Etats-Unis lui ont demandé à plusieurs reprises de mettre à l'écart des officiels pro-Kabila soupçonnés de corruption ou d'atteinte aux droits humains.
Lors de son dernier séjour en RDC il y a deux semaines, l'envoyé spécial des États Unis dans la région des grands lacs, Peter Pham, avait invité les généraux sous sanctions à démissionner afin que Washington reprenne sa coopération militaire avec l'armée congolaise.
- Intouchables affaiblis -
Mais M. Tshisekedi ne gouverne pas seul.Proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, il doit gérer la RDC avec les forces politiques de son prédécesseur,majoritaires au Parlement.
Les deux hommes ont conclu un accord de coalition, avec un gouvernement qui fait la part belle aux pro-Kabila.
Depuis l'investiture du président Félix Tshisekedi, des intouchables de l'ancien régime Kabila sous sanctions américaine ou européenne, ont pourtant été écartés et affaiblis.
L'ex-ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, chef du parti de M. Kabila, a été empêché de sortir du pays pour se rendre au Burundi fin janvier par des agents de la Direction générale de migration (DGM).
Un ex-gouverneur de province Marcellin Cishambo, ancien conseiller politique de Kabila, n'avait pas non plus pu quitter le pays au même moment.
Motif: ces deux personnalités détenaient des passeports diplomatiques qu'ils n'auraient pas dû avoir.
Quelques jours plus tard, le 12 février, au retour d'un voyage en Ouganda, l'ancien chef tout-puissant des renseignements civils, Kalev Mutondo, a été interpellé à sa descente d'avion pour les mêmes motifs (détention d'un passeport diplomatique sans raison de service).
A la surprise des Congolais, M. Kalev a été auditionné plusieurs heures par l'Agence nationale de renseignements (ANR) qu'il dirigeait d'une main de fer il y a encore un an.
M. Kalev est également accusé d'espionner le nouveau chef de l'Etat, et de soutienir des groupes armés dans l'est de la RDC.
Il y a enfin l'homme d'affaires Albert Yuma, patron de la plus importante entreprise minière de l'État, la Gecamines.
Il n'est plus autorisé à quitter Kinshasa afin de répondre, à tout moment, aux convocations du parquet général près la Cour de cassation qui enquête sur un prêt consenti à son entreprise, par une société de l'homme d'affaires israélien Dan Gertler sous sanction américaine.
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