Plus de 80% des personnes atteintes du sida en République démocratique du Congo n'ont pas accès à un traitement et cette situation est "inacceptable", a dénoncé vendredi Médecins sans frontières (MSF).
"Plus de 80% des 440.000 personnes vivant avec le VIH/sida en RDC sont toujours en attente du traitement qui pourrait leur sauver la vie", s'indigne l'organisation humanitaire dans un communiqué, à quelques jours de la journée internationale de lutte contre le sida, le 1er décembre.
"Aujourd'hui les patients meurent avant d'avoir eu accès au traitement qui leur sauverait la vie, c'est inacceptable", écrit MSF expliquant qu'un quart des patients qui arrivent dans un centre hospitalier qu'ils gèrent à Kinshasa décèdent, alors qu'un malade correctement soigné peut mener une vie normale.
Selon MSF, seuls 17% des malades du sida en RDC sont sous traitement, et le pays présente un retard de quinze ans dans la lutte contre l'épidémie, contrairement aux autres pays de la région à faible revenu.
MSF estime que ce retard est dû entre autres au fait que le financement de la lutte contre la maladie repose pour beaucoup "sur les patients eux-mêmes", alors que la majeure partie de la population congolaise vit dans l'extrême pauvreté.
"Même le dépistage, normalement gratuit, est conditionné à des tests préliminaires payants", s'indigne l'ONG, pour qui les patients sont "pris en otages par un système de santé sous-financé, et donc prédateur": les gens sont obligés de "choisir entre manger ou être soignés".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dispose de chiffres moins alarmants que ceux de MSF, mais la situation reste tout de même inquiétante.
Quelque 232.000 personnes sont infectées par le sida en RDC, et "90.000 personnes sont sous traitement, soit 31%", a indiqué à l'AFP le Dr Casimire Mazengo, responsable du programme de lutte contre le sida à l'OMS.
Pour alerter sur la gravité de la situation, MSF a ouvert vendredi à Kinshasa une exposition.Avec pudeur et sensibilité, la photographe Rosalie Colfs raconte la lutte quotidienne de deux "combattantes du sida": Philomène, 47 ans, et �?lise, 12 ans.
Philomène, sous traitement, mène une vie normale et peut s'occuper de sa famille et aider d'autres séropositifs.�?lise, elle, n'a pas eu accès aux médicaments.Son corps décharné et très affaibli ne lui permettait pas de se laver ou de boire seule.Le 10 novembre, elle a succombé à la maladie.
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