RDC: Ntaganda nie toute implication dans les combats à l'est

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GOMA (RDCongo) (AFP) - (AFP)

Le général Jean-Bosco Ntaganda affirme ne pas être impliqué dans les violents combats qui opposent dans l'est de la République démocratique du Congo l'armée à des mutins ex-membres de la rébellion dont il était chef d'état-major, et qui provoquent d'importants déplacements de populations.

"Je ne suis pas impliqué dans les affrontements qui se passent entre les FARDC (Forces armées de la RDC) et les militaires qui ont fait défection" début avril dans les provinces instables des Nord et Sud Kivu (est), a affirmé en swahili à l'AFP le général Ntaganda, interrogé mardi par téléphone.

"Je suis dans ma ferme près de Mushaki.Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et m'a autorisé d'y rester.Même le chef de l'Etat (Joseph Kabila) le sait", a souligné l'ex-chef d'état-major du CNDP recherché par la Cour pénale internationale (CPI), habituellement basé à Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Depuis plusieurs jours, la localisation général Ntaganda était incertaine, favorisant les rumeurs sur son implication dans la défection de plus d'une dizaine d'officiers supérieurs, ex-membres de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui ont déserté avec quelques centaines d'hommes.

Cette thèse est "totalement incorrecte et manipulatrice" puisque Jean-Bosco Ntaganda "continue à travailler sous le commandement de la hiérarchie des FARDC", a expliqué lundi, sans le nommer, la direction politique du CNDP, parti né des accords de paix signés avec Kinshasa en 2009 -les mêmes ayant permis l'intégration du général et des ex-rebelles dans l'armée.

Depuis dimanche, de violents combats opposent l'armée aux mutins qui résistent au Nord-Kivu, surtout dans les territoires de Masisi -où se trouve Mushaki- et Walikale, où des soldats ex-rebelles se sont alliés à une milice d'auto-défense Maï Maï accusée d'avoir participé dans la zone aux viols de près de 400 personnes l'été 2010.

Les Maï Maï de Sheka Ntabo Ntaberi et les mutins ont pris le contrôle de Luvungi, où les viols massifs ont été perpétrés, Niankuli et Mutakato, mais "on est en train de prendre des dispositions pour essayer de contrôler la situation dans ce secteur-là également", soulignait lundi le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC pour les Kivu.

De sources militaires, les affrontements ont fait dimanche à Mweso (Masisi) six morts chez les mutins et 3 blessés chez les FARDC, et dans la nuit de lundi à Kirumba (territoire de Lubero) une femme et une fillette sont mortes.Quatre militaires ont par ailleurs été blessés.

Plusieurs témoins affirment que des soldats ex-rebelles progressent vers Goma.

"La résurgence qui prévaut actuellement trouve ses racines dans l'échec évident du processus d'intégration des éléments issus des mouvements politico-militaires au sein des Forces armées" de la RDC, estime dans son communiqué la direction politique du CNDP.

"Cette situation désastreuse provoque des morts d'hommes, des pillages et des déplacements massifs des populations civiles innocentes", est-il ajouté.

Un correspondant de l'AFP a constaté des déplacements importants de populations, surtout de femmes et d'enfants, qui ont regagné Saké, Mungunga -où ils occupent des salles de classe- et Mubambiro, où se trouvent un centre de commandement militaire et des troupes de la Mission de l'ONU (Monusco).

Beaucoup ont aussi fui au Rwanda."D'après les derniers chiffres, 2.092 nouvelles personnes sont arrivées en provenance de la RDC au centre de transit de Nkamira", à 22km du Nord-Kivu, a déclaré Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU à Kinshasa, précisant que "plus de 50%" sont des enfants.

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