L'armée congolaise et de présumés rebelles musulmans ougandais s'affrontaient pour le deuxième jour consécutif mardi près de Beni, une ville de l'est de la République démocratique du Congo théâtre de deux récents massacres ayant fait une quarantaine de morts, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les combats se poursuivent à Munzambay, Mayangose et Tubameme entre les FARDC (armée congolaise) et l'ennemi.Selon des sources proches des FARDC, le bilan fait état de 3 morts, dont un officier, et deux morts parmi les assaillants", a déclaré à l'AFP un responsable de la société civile du territoire de Beni.
Aucune source militaire n'était joignable dans l'immédiat pour réagir, mais un haut responsable de la Mission de l'ONU (Monusco) a confirmé à l'AFP, sous anonymat, la reprise des combats.La Monusco a "un rôle dans les opérations, y compris d'autres plus importantes menées en parallèle", a-t-il précisé, sans pouvoir donner un bilan.
Lundi, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait annoncé à l'AFP qu'il y avait eu "contact" entre l'armée et "les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la périphérie de la ville de Beni, à l'intérieur du parc national des Virunga".
Du 2 octobre au 2 novembre, les "massacres successifs des ADF" dans différentes localités du territoire de Beni ont coûté la vie à "environ 120 personnes" et poussé des milliers de familles à fuir, a recensé la Société civile du Nord-Kivu, appelant le président Joseph Kabila à instaurer l'état d'urgence.
Dans la nuit du 15 au 16 octobre, une trentaine de personnes a été massacrées à Beni, important carrefour commercial de 500.000 habitants.Onze autres ont été tuées dans la nuit de samedi, quelques heures après le départ du président, qui avait promis de "vaincre" l'ADF.Dimanche, un couvre-feu a été instauré de 18h30 à 06h00 (16h30 à 04h00 GMT).
Hostile au président ougandais Yoweri Museveni, l'ADF est active depuis 1995 dans une région montagneuse du territoire de Beni, où elle commet des exactions (massacres, enrôlements forcés, pillages...) contre les civils et se livre à de lucratifs trafics, dont celui de bois.
L'armée congolaise et la Monusco ont lancé depuis janvier une série d'attaques qui ont affaibli l'ADF.Celle-ci a toutefois conservé une capacité de nuisance et repris l'initiative depuis la mort brutale, en août, du général Jean-Lucien Bahuma, chef des opérations de l'armée congolaise.
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