Les discussions de paix entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 sont suspendues, mais la communauté internationale gardait l'espoir lundi d'un accord rapide qui éviterait un nouvel embrasement dans l'est du pays.
"Les négociations sont suspendues", a indiqué à l'AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.Roger Lumbala, délégué du M23 à Kampala, a lui parlé d'un "blocage", indiquant que les rebelles étaient prêts à reprendre le dialogue se déroulant sous la médiation de l'Ouganda.
Le porte-parole du gouvernement a indiqué que le ministre des Affaires étrangères congolais Raymond Tshibanda et les aides qui étaient revenus mardi dans la capitale ougandaise pour négocier étaient rentrés à Kinshasa, mais que ce retour n'était "pas définitif".
Les deux parties s'accusent mutuellement d'être responsables des derniers blocages mais maintiennent une délégation à Kampala.
De ce qui a pu transparaître, la principale pomme de discorde a trait à l'amnistie à accorder aux rebelles et à leur incorporation éventuelle dans l'armée congolaise.
Soutenu par la communauté internationale, Kinshasa refuse d'accorder l'amnistie à quelque 80 dirigeants du Mouvement du 23 mars (M23), et s'oppose à ce que ces hommes puissent faire de nouveau partie des Forces armées de la RDC (FARDC).
L'ONU et les envoyés spéciaux de la communauté internationale (Etats-Unis, Union Européenne et Union africaine) ont publié un communiqué exhortant les deux parties "à faire preuve d'une retenue maximale sur le terrain pour permettre la conclusion de leur dialogue".
S'inquiétant de "l'instabilité de la région", ils espèrent néanmoins "des progrès supplémentaires [...] dans les jours qui viennent sur les questions importantes en suspens".
Louant les "efforts de bonne foi du gouvernement de la République démocratique du Congo pour négocier un accord", ils exhortent une nouvelle fois "fermement le M23 à cesser immédiatement toute forme de violence" et à "se dissoudre immédiatement et définitivement".
Les négociations de Kampala avaient repris le 10 septembre après plusieurs mois d'arrêt, sous la pression des chefs d'Etat de la région des Grands Lacs.Elles étaient censées durer deux semaines.
Affaibli depuis la dernière offensive conjointe de l'armée congolaise et des Casques bleus fin août, le M23 contrôle une zone de quelque 700 kilomètres carrés adossée aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda, dans l'est de la RDC.
Parti en avril 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée congolaise, le M23 demande la pleine application de l'accord ayant régi leur incorporation dans l'armée en 2009, et défend plus généralement les droits des populations congolaises rwandophones, essentiellement tutsi.
L'ONU et Kinshasa accusent régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux voisins de la RDC démentent.
Face au blocage des négociations, perceptible depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire depuis le début, le gouvernement congolais a répété à de nombreuses reprises qu'il n'avait pas demandé à reprendre les discussions.Estimant avoir "fait [sa] part", il dit être prêt à poursuivre son action par des moyens militaires si la diplomatie échoue.
La société civile de la province du Nord-Kivu, où sévit le M23, s'inquiète régulièrement d'un renforcement, réel ou supposé, du mouvement rebelle.
Le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui était encore à Kampala dimanche, devait faire un rapport à 14h00 GMT via vidéoconférence au Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation dans le pays, depuis Entebbe, ville ougandaise à une heure de route de Kampala.On ignorait à la mi-journée s'il prévoyait de retourner ensuite dans la capitale ougandaise.
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