Réfugiés: le HCR critique le Kenya

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Genève (AFP)

L'ONU a critiqué vendredi le Kenya qui a ordonné à tous les réfugiés présents sur son territoire, dont la plupart sont des Somaliens, à rejoindre deux camps, après l'attaque d'une église par des hommes armés.

"Le HCR (Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies) comprend le besoin du Kenya s'assurer sa sécurité", a déclaré Adrian Edwards, porte-parole de cette agence de l'ONU, "mais des mesures générales qui ciblent des personnes basées sur leur nationalité ou leur appartenance à un groupe sont discriminatoires".

Selon lui, de telles mesures "peuvent faire souffrir des gens innocents et sont généralement inefficaces".

Le Kenya a officiellement ordonné mardi dernier aux réfugiés de rejoindre immédiatement les camps de Dadaab (est) et de Kakuma (nord-ouest), leur interdisant de se trouver hors de l'un de ces deux centres, après une attaque dimanche et un attentat récemment déjoué.

Les autorités ont parallèlement annoncé le déploiement de 500 policiers supplémentaires à Nairobi et Mombasa, deuxième ville du pays, où l'attaque d'une église dimanche a fait six morts et où deux personnes à bord d'une voiture piégée ont été arrêtées mi-mars.

Le Kenya, où un commando islamiste avait attaqué en septembre le centre commercial Westgate de Nairobi (au moins 67 morts) est à nouveau en alerte depuis une tentative d'attentat à la bombe mi-janvier à l'aéroport international de la capitale kényane.

Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, situé à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne, accueille depuis plus de 20 ans des Somaliens fuyant le chaos, la guerre civile et les sécheresses récurrentes dans leur pays. 

Le camp, prévu pour 90.000 personnes, héberge aujourd'hui environ 460.000 réfugiés, selon le HCR.

Kakuma, à une centaine de kilomètres de la frontière sud-soudanaise, abrite environ 125.000 réfugiés venus des pays voisins et est lui aussi largement surpeuplé.

La communauté somalienne, mais aussi kényane d'ethnie somalie, est régulièrement montrée du doigt lorsque des attaques frappent le Kenya.Après l'attaque contre le Westgate, plusieurs responsables kényans avaient demandé la fermeture de Dadaab, selon eux un terrain idéal de recrutement terroriste.

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