Depuis près de deux ans, ces régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre d'un violent conflit qui oppose les forces armées camerounaises à des séparatistes anglophones militant pour la création d'un Etat indépendant. Cette crise a entraîné la fermeture de la plupart des écoles dans la zone depuis 2017. Pour la rentrée 2019, le gouvernement et la société civile avaient multiplié les appels à la reprise des cours. Alors qu'elle semblait se profiler, des séparatistes ont décidé de renforcer leurs opérations villes-mortes (lockdown) à partir de lundi, pour deux semaines, afin de protester contre la condamnation à la prison à vie d'un de leurs chefs, Ayuk Tabe, le 20 août."Il semble que le blocus a été respecté par la plupart des habitants dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest", a indiqué lundi à l'AFP James Nunan, le directeur du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) dans les deux régions.Chaque premier jour de la semaine, depuis 2017, les séparatistes appellent à une journée ville-morte dans les grandes villes. Lundi, les villes étaient davantage désertées qu'à l'accoutumée, affirment les habitants contactés et des responsables d'ONG. A Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, les écoles et les commerces "sont fermés dans la plupart des quartiers", a affirmé le responsable d'une ONG locale qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité. Plusieurs habitants contactés par l'AFP au téléphone l'ont confirmé. "Les militaires sont déployés à certains endroits avec une forte concentration dans les zones" où les accrochages entre militaires et séparatistes sont fréquents, a précisé le responsable de l'ONG. A Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest et épicentre de la contestation séparatiste, "les rues sont occupées par des militaires, peu de gens sont sortis", affirme à l'AFP un fonctionnaire de l'administration régionale, sous couvert de l'anonymat. "Les rues sont remplies de militaires, il n'y a aucun habitant dehors, on a entendu ce matin des coups de feu dans la ville", renchérit au téléphone un habitant de Bamenda, des détonations confirmées à l'AFP par un autre résident, sans que l'on puisse en déterminer l'origine.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.