Au même moment, l'ONU a fait état d'une dégradation de la situation humanitaire au cours des derniers mois au Mali, où environ un cinquième de la population a désormais besoin d'aide.
Le cauchemar que représentent les déplacements sur des routes menacées par le jihadisme, le brigandage, les intempéries ou le délabrement est à l'origine d'une contestation qui a atteint ces derniers jours plusieurs villes d'un pays éprouvé depuis 2012 par les violences jihadistes et intercommunautaires.
A Gao, la plus importante ville du Nord qui a été l'un des foyers de ce mécontentement, le gouvernement s'est engagé vendredi matin à commencer "dans six mois au plus tard" les travaux sur la route Gao-Sévaré (centre), axe primordial et dégradé vers l'ouest et la capitale, Bamako, selon le texte d'un accord passé avec la plateforme portant la contestation.
Le gouvernement prend aussi l'engagement d'escorter à partir de lundi les cars empruntant cette route, théâtre d'attaques fréquentes, et promet le retour des services de l'Etat à Gao.
A Ménaka, autre ville du Nord en proie à des protestations depuis lundi, la même délégation gouvernementale, qui sillone le septentrion depuis mercredi, a signé vendredi soir un accord avec les manifestants.
Bamako s'engage à "accélérer" la construction de la route entre Ménaka et Ansongo, mais aussi à fournir l'électricité "24h/24 à partir du vendredi 13 septembre", entre autres.
Le gouvernement avait déjà pris des engagements analogues cette semaine à Tombouctou, autre lieu de protestation.
En contrepartie, les protestataires dans ces trois villes ont tous promis de lever les blocus imposés.
Le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire au Mali a augmenté de 22% entre le début de l'année et aujourd'hui, passant de 3,2 à 3,9 millions, soit un cinquième de la population, a indiqué à Genève Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU.Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Mali sous l'effet des violences et de la crise a doublé sur la même période pour atteindre 168.500 au 31 juillet.
En cause: l'intensification des conflits intercommunautaires dans le centre du pays et une insécurité alimentaire grandissante, a-t-il dit.Environ 550.000 personnes sont en situation de grave insécurité alimentaire, a-t-il précisé devant la presse.
Confrontés à un besoin pressant de financements, l'ONU et ses partenaires humanitaires ont paré au plus pressé en fournissant des vivres à quelque 500.000 personnes et en traitant environ 150.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë, a-t-il dit.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.