La découverte d'importantes réserves gazières et pétrolières au large du Sénégal, dont l'exploitation devrait commencer d'ici à 2021-2022, suscite espoirs et convoitises dans ce pays d'Afrique de l'Ouest classé parmi les 25 plus pauvres au monde.En juin 2012, le président sénégalais nouvellement élu, Macky Sall, avait confirmé la décision de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, d'attribuer à la société Timis Corporation de l'homme d'affaires australo-roumain Frank Timis, sans expérience dans le secteur, l'exploitation de deux champs pétroliers et gaziers au large du Sénégal.Dans un reportage diffusé dimanche, la BBC affirme que Timis Corporation a secrètement versé deux ans plus tard une "prime" de 250.000 dollars à Agritrans, une société contrôlée par Aliou Sall, frère cadet de Macky Sall.Engagé par le groupe Timis après l'arrivée au pouvoir de son frère, Aliou Sall a bénéficié d'un salaire de 25.000 dollars par mois, selon la BBC, jusqu'à sa démission en octobre 2016, après des critiques de l'opposition sur un possible conflit d'intérêts."Agritrans n'a jamais reçu 250.000 dollars de la part de Timis. Les affirmations de la BBC sont totalement fausses", s'est défendu lundi Aliou Sall, nommé en 2017 directeur de la Caisse de dépôts et de consignation (CDC) du Sénégal, en annonçant son intention de porter plainte contre la BBC pour "diffamation" à Dakar et à Londres."Frank Timis a obtenu sa licence le 17 janvier 2012 alors que Macky Sall n'était pas président de la république. On ne me reproche que d'être le frère du président" réélu en février, a martelé Aliou Sall.L'enquête de la BBC "vient encore une fois mettre à nu l'opacité et l'absence de transparence qui ont entouré les négociations et transactions dans cette affaire", a dénoncé mardi le mouvement citoyen Y'en a marre, en exigeant qu'"Aliou Sall démissionne de ses responsabilités" pour se "mettre à la disposition de la justice".La BBC affirme également que le montant du rachat des parts de Timis Corporation par le géant BP en 2017 s'est élevé à 250 millions de dollars, assorti de redevances de quelque 10 milliards de dollars sur 40 ans."C'est proprement scandaleux", a réagi dans le quotidien VoxPop le député d'opposition Mamadou Lamine Diallo. "Nous allons mener cette bataille pour récupérer nos ressources naturelles, notre gaz, notre pétrole".BP a effectué des "vérifications raisonnables et appropriées lors de l'acquisition des participations, y compris sur les questions anticorruption et éthiques et nous avons eu la conclusion que rien ne s'opposait à cette transaction", a affirmé dans le quotidien gouvernemental Le Soleil la responsable pour l'Afrique de BP, Emma Delaney.str- mrb-siu/jh
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