Sénégal: le parti de l'opposant Ousmane Sonko dénonce une vague d'arrestions

Infos. Le parti du député et opposant sénégalais Ousmane Sonko, visé par une plainte pour viols, a dénoncé lundi l'arrestation de près de 80 de ses partisans, estimant qu'ils sont les "otages politiques" du président Macky Sall.

Sénégal: le parti de l'opposant Ousmane Sonko dénonce une vague d'arrestions
Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, Ousmane Sonko a fait l'objet début février d'une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Le député de 46 ans nie ces accusations et crie au complot, ourdi selon lui pour l'écarter de la prochaine présidentielle en 2024.Vendredi, l'Assemblée nationale a levé son immunité, ouvrant la voie à une convocation par la justice à laquelle il a déjà indiqué qu'il ne répondrait pas.Des jeunes qui protestaient de son innocence près de son domicile ont été interpellés le 8 février après des heurts avec la police. Depuis lors, des activistes connus, comme Assane Diouf, Clédor Sène et Guy Marius Sagna, et des militants ou sympathisants du partis d'Ousmane Sonko, le Pastef-Les Patriotes, dont 17 femmes qui voulaient manifester vendredi en sa faveur, ont également été interpellés.En tout, ce "sont 77 otages politiques" qui ont été placés en détention ou retenus dans des commissariats, a dénoncé à l'AFP lundi un responsable de la communication de cette formation, Ousseynou Ly.Sollicitée par l'AFP, la police sénégalaise n'a pas souhaité faire de commentaires. Elle n'a pas non plus communiqué publiquement sur le nombre de personnes en détention.Une coalition de 20 syndicats d'enseignants a lancé un appel à une grève de 24 heures lundi en signe de protestation contre l'arrestation de deux enseignants réputés partisans d'Ousmane Sonko.La plainte contre M. Sonko, qui a déclenché une tempête dans le monde politique et médiatique, a suscité des comparaisons avec les ennuis de Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux frappés par des condamnations pour des malversations financières et empêchés de se présenter à la présidentielle de 2019.M. Sall, 59 ans, élu en 2012 et réélu en 2019, maintient le flou sur l'éventualité d'une candidature à un troisième mandat, malgré la limite de deux instaurée après une révision constitutionnelle approuvée en 2016.

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