Plus de 20 pèlerins musulmans participant à une retraite spirituelle annuelle dans le sud-est du Sénégal ont péri mercredi dans un incendie d'origine inconnue, un des plus meurtriers de l'histoire de ce rassemblement.
La catastrophe s'est produite à Médina Gounass, à environ 530 km au sud-est de Dakar, où affluent chaque année des milliers de fidèles pour ce rassemblement, le "daaka", organisé pendant une douzaine de jours par la confrérie musulmane des tidianes, une des plus importantes du Sénégal.
Le bilan était "de 22 morts et 87 blessés", dont une vingtaine dans un état grave, a déclaré jeudi matin à l'AFP un responsable au Groupement national des sapeurs-pompiers joint par téléphone, précisant que ce décompte était provisoire.
Jeudi en fin de journée, des médias locaux, citant des sources hospitalières, ont annoncé le décès d'un des blessés, portant le bilan à 23 morts.
Jusqu'à jeudi soir, aucune indication n'avait pu être obtenue sur l'origine de l'incendie.
Des images diffusées jeudi par plusieurs médias locaux, dont la télévision publique RTS, montraient des dizaines de personnes, essentiellement des jeunes, en train de déblayer une vaste zone de terre brûlée jonchée de débris calcinés d'une voiture, de plusieurs deux-roues, d'ustensiles de cuisine et de vivres notamment.
D'après le responsable des sapeurs-pompiers, les blessés ont été évacués à l'hôpital régional de Tambacounda, chef-lieu de la région à près de 80 km au nord de Médina Gounass.
De même source, parmi les blessés, outre les brûlés, dont certains sévèrement atteints, figurent des victimes de la bousculade ou de chocs avec des objets sur le site.
L'incendie a suscité l'émoi au Sénégal, dont de nombreux médias se sont fait l'écho du drame.
D'après la presse locale, il s'est déclaré mercredi après-midi alors que des centaines de fidèles étaient rassemblés sur le site du "daaka", à l'écart des habitations mais comportant de nombreux abris provisoires faits de paille, en plein air.Le feu s'est rapidement propagé, faisant des victimes parmi les pèlerins et des dégâts importants.
- 'Grande émotion' -
"Une bonbonne de gaz serait à l'origine du drame", a indiqué le quotidien privé Walf, sans plus de détails.
Selon le journal privé Le Quotidien, avec plus de 20 morts, "c'est le bilan le plus lourd en pertes humaines qu'un incendie ait jamais causé dans ce site de retraite spirituelle annuelle.En 2010, un incendie du genre avait causé six morts et plusieurs blessés".
Selon la presse locale, le "daaka" de Médina Gounass, qui devait prendre fin le 17 avril, en était cette année à sa 76e édition.
Musulmans sunnites à plus de 90%, les Sénégalais pratiquent un islam dominé par d'importantes confréries soufies, essentiellement celles des tidianes, des mourides, des qadres et des layènes.
Un des pèlerins, Ousmane Bâ, un retraité, cité par le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, a affirmé avoir connu plusieurs incendies depuis qu'il a commencé à participer au "daaka" en 1966, "mais ils n'étaient pas d'une telle ampleur".
"C'est avec une grande émotion que j'adresse mes condoléances aux proches des victimes de l'incendie survenu hier (mercredi) au +Daaka+ de Médina Gounass", a écrit le président sénégalais Macky Sall jeudi sur son compte Twitter.
M. Sall avait évoqué la catastrophe mercredi soir - évoquant alors un bilan provisoire d'une "dizaine de morts" - lors d'une conférence de presse avec son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa, en visite officielle au Sénégal.Les deux dirigeants avaient exprimé leur compassion aux familles des victimes.
Le chef de l'Etat sénégalais est attendu vendredi à Médina Gounass, où il a été précédé jeudi d'une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
Au Sénégal, de nombreux évènements religieux drainant des milliers de fidèles vers les fiefs des différentes confréries, sont souvent endeuillés par des accidents, particulièrement sur la route.
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