Sénégal: un mouvement de contestation appelle à "descendre massivement dans la rue" pendant trois jours

Infos. Le Mouvement de défense de la démocratie, qui regroupe des opposants au président Macky Sall, a appelé samedi les Sénégalais "à descendre massivement dans les rues", "pendant trois jours à compter du lundi 8 mars".

Sénégal: un mouvement de contestation appelle à "descendre massivement dans la rue" pendant trois jours
Cet appel lancé lors d'une conférence de presse à Dakar survient après plusieurs jours de violences opposant les forces de l'ordre et des groupes de jeunes réclamant la libération de l'opposant Ousmane Sonko.Le collectif de contestation, qui regroupe des partis politiques, dont le parti de M. Sonko, Pastef-Les Patriotes, des associations et des membres de la société civile, réclame "la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus" et le "respect du droit de manifester".Au moins quatre personnes ont été tuées au cours de scènes de guérilla urbaine opposant les forces de l'ordre et des groupes de jeunes réclamant la libération de l'opposant Ousmane Sonko, dont l'arrestation a libéré une exaspération accumulée devant la dureté des conditions de vie.M. Sonko a été arrêté officiellement pour trouble à l'ordre public, alors qu'il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.Personnalité au profil antisystème, le député crie au complot ourdi par le président Sall pour l'écarter de la prochaine présidentielle.La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné samedi les violences survenues ces derniers jours au Sénégal, appelant "toutes les parties à la retenue et au calme".Vendredi soir, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres s'était dit "très préoccupé" et a appelé "à éviter une escalade".Les tensions, dans un pays habituellement considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, se sont intensifiées sans perspective apparente d'apaisement, la justice ayant maintenu M. Sonko en garde à vue.Plusieurs quartiers de Dakar et de villes de l'intérieur ont connu des affrontements d'une ampleur inconnue depuis plusieurs années, bien que la riposte policière semble se limiter essentiellement aux moyens anti-émeute.L'arrestation, mercredi, de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble les frustrations suscitées par les conditions de vie depuis la pandémie de Covid-19.Dans la foule, beaucoup exprimaient leur ressentiment contre le président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, et la défiance envers la France, considérée comme un des principaux soutiens de ce dernier.De nombreux locaux sous enseigne française (Auchan, Total, Eiffage...) ont été attaqués, pillés ou incendiés.

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