La justice sénégalaise a rejeté lundi la demande de libération de l'opposant Malick Noël Seck incarcéré depuis octobre, en réduisant sa peine de deux ans de prison ferme à quatre mois ferme pour "outrage à magistrat", a affirmé à l'AFP un de ses avocats.
La Cour d'appel de Dakar a statué sur la demande de remise en liberté de M. Seck, membre du Parti socialiste (PS), condamné le 20 octobre pour "menace de mort" et "outrage" à magistrat après avoir remis dix jours plus tôt au Conseil constitutionnel une lettre dans laquelle il estimait "immorale" la candidature du président Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle de 2012.Il dénonçait le silence des cinq magistrats du Conseil à ce sujet.
Les juges de la Cour d'appel "l'ont relaxé du délit de menace de mort et l'ont condamné pour le délit d'outrage à magistrat.Sur la peine, ils l'ont condamné à un an de prison dont quatre mois ferme, le reste est du sursis", a déclaré Me Moussa Bocar Thiam, un de ses défenseurs.
"Pour nous, s'il est relaxé du chef de menace de mort, nécessairement, il devrait être relâché du chef d'outrage à magistrat.(...) Nous allons faire un pourvoi devant la Cour suprême, mais certainement, avant que cela ne soit jugé, il sera déjà sorti", a ajouté Me Thiam, précisant que M. Seck ayant été incarcéré le 12 octobre, il devrait être libéré le 12 février.
Malick Noël Seck, secrétaire général de Convergence socialiste (affilié au PS) avait été arrêté le 10 octobre puis, après 48 heures de garde à vue, inculpé et conduit en prison pour sa lettre au Conseil constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel doit décider fin janvier de la validité des candidatures à la présidentielle qu'il aura reçues.Le premier tour du scrutin est prévu le 26 février.
Agé de 85 ans, le président Wade est au pouvoir depuis 2000.Il a été réélu en 2007 pour cinq ans et se représente pour un nouveau mandat de sept ans après une modification de la Constitution rétablissant le septennat.
Sa candidature divise la classe politique au Sénégal, qui diverge sur l'interprétation de la Constitution: l'opposition estime que M. Wade a épuisé ses deux mandats légaux et doit céder le pouvoir, les partisans du président considèrent que le décompte des deux mandats légaux doit se faire à partir de 2007, sur la base de la Constitution de 2001.
Un autre responsable de la jeunesse du PS, Barthélemy Dias, par ailleurs maire, est détenu en lien avec des violences politiques qui ont fait le 22 décembre à Dakar un mort par balle et trois blessés.
M. Dias a été inculpé et incarcéré le 28 décembre pour "homicide volontaire, coups et blessures volontaires et détention d'arme à feu sans autorisation", selon un de ses avocats.
Après les incidents, l'opposant avait affirmé à la presse avoir agi en "légitime défense", en tirant des coups de feu pour se protéger d'hommes de main supposés du pouvoir qui voulaient attaquer sa mairie.
D'après Me Moussa Bocar Thiam, un autre responsable de la jeunesse du PS, Ndoffane Diouf, était détenu lundi par la police à Dakar pour des motifs qui n'ont pas été communiqués à ses avocats.
Il a été "arrêté sur la voie publique samedi soir, le 31 décembre.On n'a pas beaucoup d'information sur les motifs.Pour le moment, nous n'avons pas eu accès à lui", a dit l'avocat.
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