Voilà une nouvelle encourageante dans la lutte contre le sida... Le risque de transmission du virus du VIH à un partenaire sexuel est réduit de 96 % par la prise d'un traitement anti-rétroviral. Ce chiffre est le résultat d'un essai clinique américain mené depuis dix-huit mois sur 1 763 couples, pour la plupart hétérosexuels, dans neuf pays dont l'Afrique du Sud, l'Inde, le Brésil et les Etats-Unis.« Cette percée scientifique change considérablement la donne et assurera l'avancement de la révolution de la prévention. Elle place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires», a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). « Nous devons maintenant nous assurer que les couples ont la possibilité de choisir le Traitement de prévention et qu'ils y ont accès. »C'est effectivement l'accessibilité des traitements antirétroviraux qui représente le véritable défi de la lutte contre le sida pendant les années à venir. Des études prospectives de l'OMS montrent que, si dans un pays donné on traitait toutes les personnes touchées par le virus, on arriverait en dix ans à éradiquer l'épidémie. Mais le problème majeur est celui du prix. Ces dix dernières années, le coût annuel des traitements de base pour les pays en développement a diminué de presque 99%, passant de 10 000 dollars par malade en 2000 à moins de 116 dollars en 2010. C'est toujours trop cher pour un grand nombre de pays. Résultat : A la fin de l'année 2009, environ 15 millions de personnes avaient besoin d'un traitement VIH sans y avoir accès, et seulement 5,2 millions de personnes avaient accès à la thérapie sur le long-terme.Il existe une autre limite à l'espoir suscité par cette avancée médicale : sur 33 millions de personnes infectées dans le monde, au moins les deux tiers n'ont jamais été dépistées et ne connaissent donc pas leur séropositivité. En France, on estime à 50 000 le nombre de personnes qui sont porteuses du virus sans le savoir. Elles ne peuvent donc pas être soignées ni protéger leurs partenaires.Les spécialistes soulignent que ces bons résultats du traitement antirétroviral préventif ne signifient pas pour autant qu'il faille délaisser le préservatif. Bien au contraire. L'OMS et l'ONUSIDA rappellent qu'il « doit être utilisé en combinaison avec d'autres options de prévention», comme le préservatif. Ou plus exactement les préservatifs, masculin et féminin. Ces derniers protègent en effet de l'infection au VIH, mais aussi de toutes les autres infections sexuellement transmissibles.Pour rappel, le sida a fait plus de 25 millions de morts et plus de 60 millions de personnes ont été contaminées par le VIH depuis le premier décès documenté en 1981.Clémence Mortier
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