Les insurgés islamistes shebab ont interdit les transferts d'argent par téléphone portable dans tous les territoires sous leur contrôle en Somalie, indique lundi un communiqué officiel de ce mouvement.
"Après avoir confirmé les risques que posent les transferts d'argent par téléphone portable, le bureau politique des Moujahidins shebab a décidé de bannir ce service de Somalie (...)", selon le communiqué.
"Les compagnies de téléphonie mobile Telesom, Golis et Hormund qui ont jusqu'à présent développé ce service dans le pays doivent y mettre fin", ajoute le texte.
"Nous attendons de ces compagnies qu'elles appliquent cette interdiction" d'ici un délai de trois mois, ajoute la milice islamiste, qui entend ainsi "libérer les musulmans en Somalie de l'exploitation de l'Occident".
Interrogés par le correspondant de l'AFP à Mogadiscio, des dirigeants des trois compagnies de téléphonie mobile ont confirmé l'information, se refusant à tout commentaire.
Le service de transfert d'argent par téléphone portable est disponible depuis près de deux ans en Somalie, au travers des réseaux des trois principales sociétés de téléphonie mobile.
Il n'existe pas de système bancaire classique en état de fonctionnement en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, où les habitants utilisent en majorité le système de la hawala (système informel d'envois de fonds) pour leurs transferts d'argent.
Les insurgés shebab qui se revendiquent d'Al-Qaïda, contrôlent la quasi-totalité du centre-sud de la Somalie, face à un gouvernement de transition (TFG) dont l'autorité se limite à quelques quartiers de la capitale.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, le gouvernement somalien a "condamné" cette décision "absurde", "prise après le refus des opérateurs de téléphonie mobile de laisser les shebab utiliser ce système pour lever des fonds" lors de leur dernière offensive à Mogadiscio en septembre dernier.
Avec cette interdiction, "les extrémistes veulent malheureusement détruire les progrès économiques obtenus par la communauté des hommes d'affaires somaliens au cours de ces vingt dernières années malgré de nombreux défis", accuse le TFG.
Les shebab tentent ainsi "de poursuivre leurs extorsions de fonds dans les zones sous leur contrôle", illustrant une nouvelle fois la nécessité pour les opérateurs économiques somaliens "de soutenir le gouvernement et se débarrasser de ces milices", selon le TFG.
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