Des forces spéciales américaines ont libéré deux travailleurs humanitaires retenus en otage depuis trois mois en Somalie, et ont tué huit de leurs ravisseurs lors d'une opération menée mercredi avant l'aube dans une région servant de repaire aux pirates, selon des sources concordantes.
Le raid est l'oeuvre des soldats d'élite de la marine américaine, les Seals ("Sea, air, and land", mer, air et terre), qui intervenaient pour la première fois sur le territoire somalien, a précisé à l'AFP une source sécuritaire régionale.
L'opération, confirmée par la Maison Blanche, est "un autre message délivré au monde pour dire que les Etats-Unis auront une position ferme contre toutes les menaces visant notre peuple", a déclaré le président américain Barack Obama dans un communiqué.
"Les deux travailleurs du DDG (Danish Demining Group) ont été libérés par des forces militaires" arrivées sur place à bord d'hélicoptères, a indiqué Mohamed Nur, un responsable local de la sécurité.
Le Danois Poul Thisted, 60 ans, et l'Américaine Jessica Buchanan, 32 ans, travaillaient pour le Danish Demining Group, une unité du Danish Refugee Council (DRC), quand ils ont été enlevés le 25 octobre à Galkayo, dans la région autoproclamée semi-autonome de Galmudug (centre).
DRC a confirmé dans un communiqué leur libération intervenue "au cours d'une opération en Somalie" et assuré qu'ils n'étaient pas blessés."Ils vont bientôt retrouver leur famille", a indiqué l'ONG.Un de leurs collègues somaliens, enlevé en même temps qu'eux, avait été libéré peu après le kidnapping.
Selon Mohamed Nur, les deux humanitaires ont été emmenés par leurs sauveteurs vers Djibouti, où les forces américaines disposent de leur seule base en Afrique, le Camp Lemonier qui regroupe plus de 3.000 hommes.
Au cours de l'intervention, qui s'est déroulée dans une zone côtière isolée du centre de la Somalie connue pour abriter des pirates, entre les régions d'Hobyo et d'Adado, au moins huit des ravisseurs ont été tués lors des échanges de tirs fournis, selon des sources concordantes.
"Nous avons recueilli les corps de huit pirates sur le lieu de l'attaque et nous avons appris que cinq autres ont été arrêtés et emmenés par les sauveteurs (des otages)", a indiqué par téléphone Abduali Moalin, un responsable administratif local d'Adado.
"Le raid s'est déroulé avant l'aube et il semble qu'il ait été mené par des soldats très professionnels car il a duré moins d'une heure", a-il ajouté.
Les pirates se tournent vers la terre
Les forces spéciales américaines avaient déjà monté une opération, mais cette fois au large des côtes somaliennes, en février 2011 pour tenter de libérer quatre Américains dont le yacht avait été capturé par des pirates.Les soldats n'avaient cependant rien pu faire pour les otages, abattus peu avant leur intervention.
La situation en Somalie en état de guerre civile depuis 20 ans, a permis l'éclosion de nombreuses milices, d'insurgés islamistes et de groupes de pirates qui règnent sur de plus ou moins grandes portions du territoire.
Ces derniers préfèrent parfois mener des opérations à terre plutôt qu'en mer: la sécurité sur les navires s'est fortement renforcée, et pendant la saison des pluies la mer agitée rend difficile une attaque navale.
Dernier exemple en date: un écrivain et journaliste américain, Michael Scott Moore, a été enlevé samedi par des hommes armés à Galkayo, là où avaient déjà été kidnappés les otages libérés mercredi.Selon un responsable local, le journaliste est entre les mains de pirates, qui auraient été de mèche avec les gardes censés assurer sa sécurité.
En raison de ces risques d'enlèvements et de violences permanentes, la Somalie est l'un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires et les ONG n'y travaillent la plupart du temps qu'avec des collaborateurs locaux.
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