Somalie: plus de 25 ans de guerre civile et de chaos

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Somalie: plus de 25 ans de guerre civile et de chaos
Mogadiscio (AFP)

La Somalie, où l'ex-Premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo a été élu président mercredi, à l'issue d'un vote des parlementaires, est ravagée par une guerre civile et privée de véritable Etat central depuis plus de 25 ans.

- La Somalie sombre dans le chaos -

Le 27 janvier 1991, le président Mohamed Siad Barre, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 1969, est chassé du pouvoir.La chute du régime marque le début d'une guerre civile dévastatrice, et plonge le pays dans l'anarchie et la famine.

La capitale Mogadiscio tombe aux mains de chefs de guerre rivaux.

- Interventions internationales -

En décembre 1992, débute l'opération militaire et humanitaire "Restore Hope" qui comptera jusqu'à 38.000 hommes, dont 28.000 Américains.Elle permettra de sauver des milliers de Somaliens de la famine, mais n'atteindra pas son but politique: réconcilier les chefs de guerre et restaurer l'Etat.

En 1993, une opération de l'ONU (Onusom) prend le relais.Mais l'intervention tourne au cauchemar pour l'armée américaine après la mort de 18 soldats dans une embuscade à Mogadiscio.Les Etats-Unis annoncent le retrait de leurs troupes, et l'ONU met fin à sa mission en 1995 sans avoir atteint ses objectifs politiques et militaires.

- Des autorités de transition à Baïdoa -

Le 10 octobre 2004, les parlementaires somaliens réunis à Nairobi --Mogadiscio n'étant pas considérée comme suffisamment sûre-- élisent Abdullahi Yusuf Ahmed à la tête de la Somalie.

En 2005, les institutions mises en place à Djibouti ou au Kenya en raison de l'insécurité à Mogadiscio, reviennent en Somalie.Elles élisent domicile à Baïdoa (sud-ouest).Le président fera son entrée dans Mogadiscio en janvier 2007.

- Les Shebab liés à Al-Qaïda - 

Fin décembre 2006, l'armée éthiopienne et les forces gouvernementales chassent les forces des Tribunaux islamiques de Mogadiscio et des régions qu'ils contrôlaient depuis six mois, mais sans parvenir à pacifier les régions du Sud.

Les shebab, issus d'une branche des Tribunaux islamiques, prennent la tête de l'insurrection en Somalie.En 2010, ils proclament leur allégeance à Al-Qaïda.

Ces islamistes radicaux multiplient leurs attaques contre la force africaine (Amisom) déployée à Mogadiscio en 2007 pour soutenir les fragiles autorités somaliennes.Ils revendiquent un double attentat à Kampala (76 morts), en représailles à la participation de l'Ouganda à l'Amisom.

En août 2011, les shebab sont chassés de Mogadiscio par l'Amisom, perdant progressivement l'essentiel de leurs bastions.

Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales, et en représailles, lancent de nombreux raids et attentats à Mogadiscio, notamment contre les institutions.L'attaque la plus meurtrière dans la capitale, le 4 octobre 2011 contre un complexe ministériel, fait au moins 82 morts.

En septembre 2013, les shebab revendiquent l'assaut spectaculaire contre le centre commercial Westgate à Nairobi (au moins 67 morts) en représailles à l'intervention de l'armée kényane en Somalie. 

En avril 2015, 148 personnes dont 142 étudiants sont massacrées lors de l'assaut de l'université de Garissa (est du Kenya), revendiqué par les islamistes somaliens.

- Elections et système clanique -

En août 2012, un Parlement est mis en place après l'adoption d'une nouvelle Constitution.

Hassan Sheikh Mohamud, soutenu par la communauté internationale, est élu un mois plus tard président de la Somalie par les députés désignés par un collège de 135 chefs coutumiers, premier chef de l'Etat élu à Mogadiscio depuis 1991.

D'octobre à décembre 2016, quelque 14.000 électeurs délégués --sur les 12 millions de Somaliens-- votent pour élire les nouveaux députés, parmi des candidats généralement choisis à l'avance par consensus et représentant chaque clan ou sous-clan.

Le 27 décembre 2016, les 275 députés nouvellement élus prêtent serment.

Le 8 février 2017, l'ancien Premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo est élu président, à l'issue d'un vote des parlementaires placé sous haute sécurité, les autorités craignant une attaque des shebab.

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