Le procès d'un groupe de 35 personnes accusées de violences liées à la contestation provoquée par la hausse des prix des carburants au Soudan s'est ouvert jeudi à Khartoum, a annoncé un avocat.
Ces accusés font partie des centaines de personnes arrêtées depuis le 23 septembre dans le cadre de ce qu'Amnesty international a qualifié de "répression du désaccord".
Parmi les 35 accusés jugés jeudi au tribunal de Haj Youssef, un quartier défavorisé de Khartoum, se trouvaient 8 jeunes de 17 ans et 5 Sud-Soudanais, a précisé Mutassim Al-Haj, l'un de leurs avocats.
Ils sont accusés de destructions et de tapage, qui pourraient leur valoir entre 3 et 7 ans de prison.Le verdict est attendu dimanche.
Mercredi, 48 personnes arrêtées en marge du mouvement de contestation avaient été jugées, et certaines condamnées, avait rapporté l'agence semi-officielle MediaNews sans donner plus de précision.
Pour les 35 accusés de Haj Youssef, un policier a témoigné qu'ils avaient tous été arrêtés au lendemain d'une manifestation, et non durant les éventuels incidents, a fait valoir l'avocat.
Le gouvernement soudanais a fait état de l'arrestation de 700 "criminels" après les manifestations, dont certaines ont dégénéré en pillages, dénonçant une levée de subventions sur les carburants qui a fait bondir leurs prix de 60%.
Mais selon l'organisation Amnesty International, il y a apparemment beaucoup plus d'arrestations, et "tous les indicateurs montrent que les gens sont visés (...) parce qu'ils sont membres de groupes d'opposition, ou militants".
L'organisation basée à Londres a aussi estimé que plus de 200 personnes avaient été tuées en marge des manifestations, dont beaucoup présentaient des blessures par balle à la tête et à la poitrine.
Les autorités ont pour leur part fait état de 34 morts, en expliquant avoir dû intervenir quand les foules ont attaqué des stations-services ou des postes de police
L'intensité des manifestations a baissé cette semaine, avec des rassemblements ponctuels non violents.
Jeudi, une cinquantaine de femmes et d'enfants ont manifesté pendant plusieurs heures dans le calme devant le siège des services de sécurité à Khartoum pour réclamer la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la répression, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les manifestants arboraient des photos des détenus, dont celle de Dalia El-Roubi, une militante du mouvement de contestation.
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