Un groupe rebelle soudanais a affirmé vendredi à l'AFP avoir tué 79 soldats soudanais et miliciens au Nil Bleu, chef-lieu soudanais limitrophe du Soudan du Sud et théâtre de violents combats depuis septembre.
Les 79 soldats et miliciens ont été tués dans des embuscades tendues mardi et mercredi dans une zone située à quelque 35 km de la capitale du Nil Bleu, Ed Damazin, a déclaré Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N).
Ces informations ne sont pas vérifiables, l'accès à la région étant très restreint, et le porte-parole de l'armée soudanaise ne pouvait pas être joint dans l'immédiat.
M. Lodi a indiqué que 67 soldats et miliciens avaient péri dans une embuscade contre un convoi militaire, et douze autres dans la seconde attaque.
"Dans l'une des embuscades, nous avons eu trois morts et deux blessés", a-t-il ajouté, précisant que cinq rebelles avaient été blessés dans l'autre.
Par ailleurs, neuf personnes ont été faites prisonnières, selon lui.
"Nous suivons leurs préparatifs (...) et c'est la raison pour laquelle nous avons réussi", même si les forces gouvernementales essaient de se déguiser en rebelles, a-t-il dit.
Les rebelles avaient fait état le 12 avril de la mort de 13 soldats et d'un rebelle au Nil Bleu, des chiffres démentis par l'armée.
M. Lodi a noté un regain des combats au Nil Bleu depuis le 10 avril lorsque les forces sud-soudanaises ont pris la zone de Heglig, située dans l'Etat voisin du Kordofan-Sud, où se trouve un important champ pétrolier.Les forces soudanaises ont de leur côté mené des raids aériens contre le Soudan du Sud.
Le porte-parole des rebelles a accusé Khartoum de se servir du sujet de Heglig pour mobiliser miliciens et autres combattants contre le SPLM-N.
Le SPLM-N, qui était allié, lors de la guerre civile entre le Nord et le Sud, des rebelles aujourd'hui au pouvoir à Juba, affirme ne pas être soutenu par les autorités sud-soudanaises.
Les combats font rage depuis des mois entre forces gouvernementales et rebelles au Nil Bleu et au Kordofan-Sud, deux Etats du Soudan situés sur la nouvelle frontière avec le Soudan du Sud, et dont une partie de la population a combattu au côté des Sudistes pendant la guerre civile avec le Nord.
Un accord de paix ayant mis fin à la guerre civile a abouti en juillet 2011 à la sécession du Soudan du Sud.
Mais les deux Soudans ne parviennent pas à s'entendre sur plusieurs questions encore en suspens, au premier rang desquelles le tracé de la frontière et le partage des revenus pétroliers.
La tension est particulièrement vive depuis la prise de Heglig.
Le président soudanais Omar el-Béchir a promis jeudi de "donner une leçon par la force" au Soudan du Sud, qui a pour sa part assuré ne pas souhaiter la guerre, sans pour autant retirer ses troupes de Heglig.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a jugé "illégale" la prise de Heglig et a demandé à Khartoum et Juba de négocier pour éviter une guerre.
Le Kordofan-Sud est menacé par la famine, selon Washington et l'ONU, et la situation "empire", a affirmé jeudi l'émissaire américain pour les deux Soudans, Princeton Lyman, qui a souligné que l'envoi d'aide humanitaire pourrait permettre de faire "cesser les combats dans cette zone et créer un climat plus propice à la paix".
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